FÉVRIER - MARS 2021

Restaurer la force et la crédibilité de l’État

par Caroline GALACTÉROS


Tout allait presque pour le mieux dans le meilleur des mondes. Considérant les circonstances naturellement ! L’énergie comme les ressources de l’État et du gouvernement étaient presque entièrement dédiées au combat contre le virus du siècle. Cette martiale mobilisation qui ressemble aussi à une démobilisation sociale orchestrée, chloroformait notre population entretenue dans une psychose et une infantilisation croissantes et la biberonnait aux aides d’urgence qui durent…Pour la faire bientôt gentiment voter pour les « sauveurs » l’ayant ainsi préservée d’un déclassement social vertigineux. En lui cachant naturellement le désastre de notre économie désormais plus massivement administrée que jamais, droguée de façon irrattrapable à la dépense publique (65%) et à la dette, sans véritable capacité de rebond car idéologiquement bornée par son refus d’un libéralisme franc seul à même de libérer les énergies et de la sauver de ce suicide assisté. Les Français vivent toujours au pays des rêves bleus de Oui-Oui et ne veulent rien savoir du reste de la planète souffrante, laborieuse et violente.

Le véritable ennemi

Et voilà qu’on vient bousculer ce bel édifice des priorités gouvernementales et réveiller les Français de leur torpeur : l’ennemi véritable, au long cours et sans pitié, n’est évidemment pas le Corona, mais la gangrène islamiste que l’on a accueillie sur notre sol au nom des Droits de l’Homme et même élevée au bon lait de la France généreuse et universaliste. Une gangrène que l’on a financée via les « associations » et laissé pénétrer nos quartiers, nos villes, nos banlieues et désormais nos campagnes au gré de la périurbanisation galopante qui défigure nos paysages. Ce virus-là, on l’a vu venir depuis très longtemps mais on le traitait par le mépris. On prêtait même à ses relais associatifs des vertus curatives pour des populations en rupture de ban avec la société française. Il a donc prospéré dans les cœurs et les esprits de populations toujours plus nombreuses, bien souvent de nationalité française mais ne souhaitant plus s’intégrer, encore moins s’assimiler à la culture de leur pays d’accueil. L’idéologie du renoncement à soi-même comme nation, la survalorisation des « identités » d’origine et le métissage ethnoculturel sont en effet devenus les mantras de notre République tandis que la migration massive est instituée comme la chance prétendue d’une Europe vieillissante. Une contrevérité éclatante gravée à la hâte, par des dirigeants européens invertébrés, dans le marbre d’un « Pacte de Marrakech » qui théorise une fatalité migratoire fantasmée et la transforme en bénédiction pour mieux légitimer la béance de nos frontières et l’incapacité couarde de la majeure partie des « gouvernants » du Vieux continent à défendre les racines chrétiennes de l’Europe. Une expression marquée du fer rouge de la réaction et du populisme… Le poisson pourrit toujours par la tête.
Ce virus a donc, sans rencontrer de résistance, pénétré le corps mou de la nation, défigurant sa chair collective au nom du « pas d’amalgame », de la « lutte contre l’islamophobie » et d’un littéralisme de l’ignorance en miroir qui fait parfaitement le jeu de l’ennemi. L’axe du régalien a volé en éclat ; la police, la justice, l’école sont devenus non plus des prescripteurs et des protecteurs révérés des valeurs et principes de la République, mais des cibles dévalorisées, ringardisées, délégitimées. La haine de l’autorité, la démolition du récit national et de ses grandes heures et figures, le rejet de toute verticalité et le culte enfiévré des contre modèles ont fait le reste, et ce sont les soldats de ces avant-postes de la République, les policiers, les enseignants, les prêtres, tous ceux qui portent encore au cœur la volonté de résister à l’air du temps vicié qui, comme toujours, tombent les premiers.
Pour notre malheur, le combat qui nous est livré est « perlé » et nous laisse chaque fois plus sidérés et pantelants avec nos fleurs et nos bougies dérisoires. C’est la malédiction de la grenouille qui se sauve lorsqu’elle est plongée dans l’eau bouillante, mais ne réagit pas et meurt lorsque le liquide chauffe progressivement. C’est une suite d’attaques qui distillent la terreur sans jamais provoquer LE sursaut véritable. Car on ne veut pas croire que c’est si grave. On veut voir l’islamisme comme une maladie bénigne dont on peut guérir individuellement et collectivement par l’afflux d’argent dans les banlieues, la déradicalisation thérapeutique et la mixité sociale.

Le message pourtant, est sans équivoque :

« Nous sommes parmi vous ; nous pouvons vous abattre, vous égorger et même vous décapiter en plein jour, que vous soyez prêtre, flic, prof, simple citoyen. Ceux d’entre nous que votre police identifie, votre justice les laisse en liberté ou les élargit. Elle croit à la déradicalisation et à la rémission des péchés ! Elle croit que la haine s’apaise, que le terroriste islamiste est un malheureux que la société française n’a pas su aimer.
Elle croit qu’il peut prendre les armes contre ses concitoyens, bafouer, souiller, détruire, assassiner, puis s’amender et redevenir civil et civique, en chérissant subitement la démocratie et la République. Plus angélique et naïf, tu meurs ! Nous sommes donc chez nous chez vous car vous l’avez permis ; et chez vous, c’est en fait déjà à nous. Vous vous soumettrez ou vous mourrez. Vous ne vous défendez pas. Vous ne savez que vous rassembler et pleurer tous ensemble comme un troupeau sacrificiel implorant notre miséricorde. Nous n’en avons pas. Votre « résilience » est pathétique. Vos bougies et vos fleurs sont les signes de notre succès. Vos représentants sont impuissants. Ils ont si peur. Ils n’osent jamais rien de décisif. Le relativisme, l’égalitarisme, la repentance ont depuis longtemps déjà gangréné leurs esprits démagogues. Ils veulent des voix et/ou de l’argent. Pas de problème ! On leur en donne. Nos grands argentiers sont là pour ça. Nous poursuivons notre tâche, notre entrisme, notre submersion lente de vos vieilles sociétés mécréantes et lâches. Notre emprise est démographique, culturelle, sociale, économique. Tout cela, c’est de la politique. C’est de la guerre. L’Islam est une Loi, une Foi, un Droit. Et un combat. Rien à voir avec votre religion catholique du pardon et de la repentance, depuis longtemps sécularisée ou pervertie en spiritualité fade… Nous venons d’appliquer la Charia à un blasphémateur. Nous recommencerons jusqu’à ce que vous vous compreniez. Vous avez la violence en horreur ? Vous ne voulez surtout pas vous battre pour votre pays ? Vous êtes donc déjà morts. Vous refusez d’admettre la guerre de civilisation qui pourtant est l’évidence ; vous ne voulez pas devoir aller au choc, avoir des morts, faire des exemples. Vous n’oserez jamais imposer des restrictions constitutionnelles à vos sacro-saints Droits de l’Homme. Ni modifier vos lois sans d’interminables palabres dilatoires. L’islamo-gauchisme est déjà solidement ancré dans les esprits avachis et culpabilisés de vos « élites ». Vous continuerez à ne pas oser interdire nos comportements collectifs que nous présentons comme signes de Foi alors qu’ils sont les signes de l’imposition croissante de notre Loi.
Le voile, puis l’hijab s’imposeront dans tout l’espace public français. C’est déjà le cas dans des milliers d’endroits. Le problème n’est pas celui que vous mettez en avant, notre « séparatisme ». Nous n’avons que faire de diviser votre société ou de « provoquer la guerre civile ». Elle est déjà en cours. Nous sommes en ordre de bataille et nous avançons sans rencontrer de résistance. La France est déjà très gravement fracturée et les « victimes » sont si sidérées qu’elles ne parviennent pas à comprendre d’où vient cette violence. « Pourquoi nous ?» disent-elles. « Nous sommes si bons et généreux ! Nous sommes le progrès, la modernité ! Nous battons sans cesse notre coulpe pour la colonisation et l’impérialisme occidental, nous vilipendons nos héros, nous déboulonnons nos statues, nous cassons toute autorité, nous accueillons tous les migrants du monde ou presque ? Alors, pourquoi nous en vouloir ? » bêlent-elles. Vous n’avez rien compris. On ne vous en veut pas. On veut juste votre pays, ses richesses, vous faire rendre gorge et travailler pour nous une fois que, d’une façon ou d’une autre, nous vous aurons réduits en dhimmitude. Ce sera de nouveau « la valise ou le cercueil ». Nous allons vous vaincre sans combat tant vous êtes naïfs, dans le déni de vous-même et de l’offensive qui se mène. »

Alors, que faire ?

En préambule, au risque de voir mon propos caricaturé et critiqué par les grandes consciences du modernisme éclairé, je tiens à dire que je ne pense ni utile ni surtout intelligent de reproduire une fois encore ces maudites caricatures qui ont déjà fait tant couler le sang dans toutes les bouches de métro et journaux français. Ce n’est pas la solution. Je trouve ces représentations du prophète de l’Islam, comme celles tout aussi infamantes de notre Pape nullement drôles, immensément vulgaires et surtout blessantes pour ceux qui croient sincèrement. Qu’ils soient catholiques, juifs ou musulmans.
Pourquoi bafouer la Foi des uns et des autres du moment qu’elle ne s’exprime pas publiquement et ne prétend pas modifier les lois et les pratiques françaises ? Je ne vois là aucun progrès, aucune puissance didactique. Juste de la subversion imbécile au nom de la liberté d’expression qui nourrit l’esprit de vengeance de ceux qui vivent également dans une outrance littérale de leur croyance. Aucune caricature aussi répugnante soit-elle, n’excuse aucune violence, et la plus grande intransigeance pénale et judiciaire doit s’appliquer envers tous ceux qui commettent des actes barbares, des crimes ou délits. Quelle que soit leur confession.
Mais cet entêtement à ranimer sans arrêt l’offense ”parce qu’on a le droit”, donne juste du fuel, des prétextes à la bêtise et à la barbarie. Bien sûr que le délit de blasphème n’existe pas en France et que l’on a le droit de dessiner et même de dire presque n’importe quoi. Mais faut-il le faire encore et toujours, pour ridiculiser les croyances des autres ? Ce n’est pas cela la Laïcité. C’est juste de la bêtise du mépris, et de la méchanceté. La ligne de crête est extrêmement aiguë, mais il est grand temps d’avoir un débat intelligent et intellectuellement honnête sur ce point.
Il ne suffit pas non plus de dire crânement que « la peur doit changer de camp ». Il faut cesser de menacer par des mots, devenir objectivement menaçant et se faire enfin craindre ! Le problème n’est pas le « séparatisme », mais la volonté de soumission de l’ennemi. On veut nous soumettre. C’est clair, c’est net. C’est une guerre qui nous est déclarée depuis des années déjà. Il faut donc s’armer juridiquement et pénalement, et en finir avec le triptyque mortifère Indulgence — complaisance — repentance dans lequel patauge toute la classe politique française depuis des décennies. Il faut aller au choc en dénonçant nommément les éternels modérateurs, les contrepoids, les « idiots utiles », les scrupules, les ambivalences, les intérêts matériels et électoraux qui sont les alliés objectifs de l’ennemi que l’on ose à peine nommer. La litanie des déclarations graves de nos responsables, l’expression d’une « détermination à réagir », le bla-bla politique habituel sont devenus inaudibles car dérisoires face à l’ampleur de la fragilisation de notre pays rongé de l’intérieur par un ennemi qu’elle couve et courtise par principe et même conviction depuis des décennies. Ce malheureux professeur qui faisait son métier avec courage vient d’en faire les frais. Le ministre de l’Intérieur dit vouloir « assumer l’intimidation et la déstabilisation des milieux islamistes » ? Fort bien ! Mais ce n’est pas un titre de gloire. C’est la moindre des choses. C’est le b.a.-ba de son poste de « premier flic de France ». C’est juste son job. Et tous ses prédécesseurs qui ont pratiqué les petits arrangements, le déni ou l’aveuglement volontaire, sont gravement responsables de ce qui se passe dans notre pays. Nous avons peur de notre ombre… 
Mais plus personne n’a peur de nous, ni de notre État, ni de nos policiers, ni de notre justice. Le pouvoir et la force ne sont pas incarnés de façon crédible au-delà des mots. Le passage à l’acte fait défaut depuis trop longtemps. Alors, d’autres s’en chargent et en profitent.

C.G.

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