Pourtant riche d’environ 40 000 mots, à l’aube du XXIè siècle la langue française est de plus en plus envahie par des mots comme par des expressions d’origine anglo-américaine, voire ce que l’on appelle le franglais si bien que nombre, à juste titre, commence à se poser quelques questions... Ceci d’autant qu’à peu près 50 % des mots de la langue anglaise proviennent du français plus ou moins ancien.
Certes, la langue de Molière est-elle appelée vivante par le fait qu’elle a toujours accepté de nombreuses autres sources qui constituent les racines mêmes d’un très grand nombre de mots dont particulièrement d’origine germanique, italienne et naturellement latine.
Lorsque l’on parle des Gaulois ou supposés comme tels, ce n’est pas ici que se trouve la source première mais bien par un apport important de mots comme d’expressions alentour, venant soit des différentes régions qui constitueront plus tard la France telle que nous la connaissons aujourd’hui, soit des pays voisins.
Ajoutons que les accents locaux ont plus ou moins déformé ces mêmes mots dont beaucoup au cours du temps sont partis ailleurs puis revenus chez nous.
De même, d’autres sont restés tels quels chez nos voisins.
C’est ce qui fit la richesse de la langue française.
Néanmoins, cela n’explique pas tout car s’il exista des périodes d’invasions littéraires étrangères dont les guerres furent grandes pourvoyeuses, de nos jours le phénomène devient endémique au point d’être très préoccupant…
À quoi cela tient-il ? Il y a plusieurs raisons à cette situation sans que pour autant l’analyse ci-dessous soit limitative, évidemment…
La première tient désormais de la position économique et sociale de la France qui fut pourtant en plusieurs domaines le premier pays du monde entre les Rois Louis XIII à Louis XVI mais qui ensuite commencera à décliner car la révolution de 1789 laissera de profondes traces, comme généralement ce type d’événement violent dont évidemment pour la Russie post novembre 1917 suivant le calendrier julien.
La seconde tient aux trois guerres dans lesquelles la France fut très largement impliquée, soit 1870 et surtout 1914-1918 puis 1939-1945, conflits qu’elle paya très cher mais dont au moins pour la dernière, ce furent l’Angleterre et les USA qui l’achevèrent à leur profit.
Dans les conditions qui résultèrent de ce qui apparaît aujourd’hui pour beaucoup comme une conquête du sol européen, fut inclus une obligation pour la France de promouvoir le cinéma américain, ce dont pas grand monde se souvient. A l’évidence, ceci constituait à terme une importante pénétration de la culture d’outre-Atlantique, y compris en Europe et naturellement, pas que chez les Gaulois 1.
La troisième raison découle manifestement de la seconde et des conséquences de cet investissement de l’Europe par les USA suite au dernier conflit mondial qui fit perdre à la France ses colonies dont elle sera manifestement ultérieurement incapable de conserver avec celles-ci de bonnes relations. La ²françafrique², aussi appelée ²France à fric², en constitue un bon exemple, d’autant que les pays francophones d’Afrique de l’Ouest sont toujours dans les mêmes difficultés, lesquelles ne doivent manifestement rien au hasard.
Depuis quelques décennies, la quatrième raison relève à l’évidence de l’affaiblissement économique et social du pays qui est désormais totalement lié à l’empire étasunien dont il ne constitue que l’un des bras vassaux avec tout ce que cela signifie.
Ajoutons, relevant largement des médias, un clair penchant sans doute pour précéder une mondialisation voulue par le monde anglo-américain, en incluant de plus en plus de mots comme d’expressions anglaises dans leurs discours ou dans leurs écrits, persuadant peut-être chacun que ceci serait inévitable.
Enfin, certains éprouveraient sans doute du déshonneur s’ils ne suivaient pas cette mode à travers une envahissante floraison de mots comme d’expressions d’outre atlantique ou d’outre-Manche, même s’ils ne parlent pas la langue de Shakespeare ou bien peu. Comme l’on dit : ²ça place son homme !..² mais c’est assurément ridicule, d’autant que souvent, pas grand monde ne sait de quoi il s’agit. D’aucuns appellent et à juste titre cette manie délétère : anglosnobie.
Suivant cela, il ne faut donc pas s’étonner de l’invasion actuelle de mots parfaitement étrangers à la langue de Molière, une situation pour laquelle guère de monde non seulement ne semble vouloir s’opposer mais en redemande sans se soucier de la finalité comme de ses conséquences. Ceci d’autant que la domination technologique dont informatique par les USA impose un langage spécifique que les médias relaient sans se poser d’autres questions.
Ne soyons donc pas surpris que tout ceci conduise désormais à plusieurs conséquences dommageables pour l’Hexagone en commençant par son économie.
En effet, la jeunesse étant particulièrement sensible à cette culture étrangère puisqu’elle vit de plus en plus quotidiennement avec à travers tous les supports médias dont elle use et abuse bien volontiers (téléphones portables, ordinateurs dont internet, TV, radios, chansons, films, etc.), elle en arrive ainsi naturellement à parler et à raisonner, sans même s’en rendre compte, avec un langage qui s’éloigne de plus en plus de sa culture originelle. Langage qui s’avère parfois un mélange non structuré et ainsi sans consistance de différentes cultures. De là, cette forme d’orientation culturelle, si toutefois on peut l’appeler ainsi, fait-elle son chemin sans guère d’opposition.
Alliée à la faiblesse de l’enseignement diffusé par l’Education nationale 3, elle transforme petit à petit une partie croissante de la population en simples consommateurs de produits aussi divers que variés.
Cela va même désormais très loin car pour mémoire, la Constitution française impose que les décrets comme les lois soient écrits en langue nationale. Néanmoins, verra-t-on le 10 octobre 2018 une loi connue sous le nom de ²FAKE NEWS² alors qu’il aurait pourtant été réglementaire de la communiquer à chacun sous l’appellation de FAUSSES NOUVELLES ou de FAUSSES INFORMATIONS 4.
De même, avec cette affaire de pandémie induite par un coronavirus, lit-on et entend-t-on désormais parler de ²CLUSTER², mot d’origine anglaise qui signifie tout simplement FOYER, soit 5 lettres et non 7 ce qui économise de l’encre et s’avère ainsi plus écolo.
Si effectivement aucun mot de la langue française n’est assez précis pour décrire un objet, une situation ou un instant donné, le mot étranger peut parfaitement s’admettre puis faire partie de l’enrichissement du langage. Cependant, dès l’instant où tel n’est pas le cas, pourquoi utiliser autre chose et ainsi plus ou moins se soumettre à autrui ?
On peut donc aisément en déduire que dans le cadre de la mondialisation voulue et dirigée par les USA et naturellement pour leurs intérêts, il y a ainsi en marche une forme d’uniformité de la pensée à travers l’écriture, le langage et donc le raisonnement individuel 5. Il n’est d’ailleurs pas trop difficile de constater avec quelle détermination ce pays entend imposer ses ambitions au reste du monde, y compris par les moyens les plus détestables 6.
Un peu d’histoire
Le plus ancien texte connu ayant imposé l’utilisation de la langue française telle que constituée comme ci-dessus décrit, imposé en matière de justice et d’administration date de la période située entre le 10 et le 25 août 1539. Il s’agit de l’ordonnance dite de Villers Cotterets (actuel département de l’Aisne), édictée par le Roi de France, François 1er.
Celle-ci comporte pas moins de 192 articles et constitue ainsi l’acte officiel et fondateur de la langue française dans lequel les articles 110 et 111 sont toujours d’actualité puisque n’ayant jamais été abrogés.
Cette ordonnance royale sera enregistrée par le parlement de Paris le 6 septembre 1539.
Plus près de nous, en réaction à ce qu’il faut bien appeler une certaine invasion de mots d’origine anglo-saxonne, on note le décret N° 95-240 du 3 mars 1995 suivant l’application de la loi N° 94-665 du 4 août 1994 relative à l’emploi de la langue française en matière commerciale, de transport et sociale en général.
Enfin, toujours d’actualité, un décret daté du 3 juillet 1996 relatif à l’enrichissement de la langue française, en particulier les articles 11 et 12, s’applique à l’administration et en matière d’informatique.
À titre de mémoire, remontons à nouveau un peu dans l’Histoire, particulièrement à minima à partir du milieu du XIXè siècle, période durant laquelle les relations entre la Russie et la France étaient très bonnes.
À cette époque, à la Cour des Tsars 7 il était particulièrement bien vu de parler le français, voire de l’écrire, y compris au sein des familles russes. Il faut d’ailleurs relire l’un des célèbres romans de Tolstoï qui s’intitule GUERRE ET PAIX, tout à fait significatif de cette relation. Dès la seconde partie du XIXè siècle, la langue française était donc très pratiquée et admirée parmi la noblesse russe dont beaucoup la maîtrisaient parfaitement.
Elle était aussi très répandue dans les familles aristocrates y compris chez les enfants. Écrire en français était particulièrement glorifiant et pour certains quasiment une langue maternelle. D’ailleurs, des auteurs russes écrivaient dans les deux langues, russe et français… Ce n’est malheureusement plus le cas aujourd’hui.
Autrement dit, la Russie fait naturellement et historiquement partie de l’Europe, au moins dans sa partie occidentale mais ce sont les conséquences, d’une part de la révolution bolchévique de 1917 qui d’ailleurs ne doit rien au hasard, puis celles consécutives à la dernière guerre mondiale qui l’isoleront du reste des pays occidentaux.
Toutefois, ceci est une autre Histoire…
L’engouement pour notre langue n’est donc pas contestable. On le retrouve également quelque peu à cette époque à la Cour d’Angleterre. D’ailleurs, malgré son âge avancé, observons la maîtrise de la langue française par la Reine Elisabeth II.
Peut-on en dire autant de nos élus républicains pour la langue anglaise ?
Il ne faut surtout pas oublier que lorsque l’on néglige son propre langage au profit de celui d’un autre, cela revient aussi à se mettre en position de faiblesse par rapport à lui. Cependant, cela n’interdit pas de maîtriser plusieurs langues, bien évidemment mais de grâce !.. Ne mélangeons pas tout !..
Contrairement à ce qui est trop souvent écrit et même dit, la langue française est, certes, une langue vivante puisqu’elle a toujours accepté de nombreux mots d’origine étrangère mais ce n’est pas une raison pour la noyer petit à petit dans d’autres comme avec des expressions qui lui sont étrangères, d’ailleurs souvent et largement postérieures à ceux des dictionnaires de langue française. Cela tourne même souvent au ridicule car le langage actuel mélange fréquemment deux origines comme par exemple ou mieux encore mais plus ridicule étant toujours possible, n’oublions pas en matière de location : ²maison full équipée²… Peut-être verra-t-on un jour, par exemple, ²sandwich point² ou ²légume point². Un régal !
L’importance de la langue française
N’oublions pas de rappeler qu’il y a peu encore, première langue parlée en Europe et très usitée en Russie. Sera-ce encore le cas dans quelques décennies et même avant alors que beaucoup de jeunes ne connaissent déjà plus le mot français qui éviterait ce genre de situation fort critiquable à bien des égards.
Correctement parler le français n’est en aucun cas déshonorant et ne fait pas plus ²bourge² ou ²plouc², bien au contraire car cela traduit une bonne maîtrise de sa langue maternelle et donc une certaine culture : deux choses fort respectables.
Quel plaisir de pouvoir manier et ainsi jouer avec les mots et les conjugaisons de verbes ! Autrefois, on traduisait cela par le mot ²honnête², c’est-à-dire appliqué à une personne disposant d’une certaine culture mais également honnête suivant la définition actuelle du terme, par conséquent respectable au sens large. Il serait temps de s’en souvenir !
Les conséquences
Comme ci-dessus souligné, via la toile (internet) les médias et même l’Éducation nationale, l’esprit des jeunes étant déjà petit à petit préparé à utiliser de plus en plus de mots anglo-américains, on constate désormais que nombre ne se rappellent ou même ne connaissent plus ou pas l’équivalent français.
Il sera alors d’autant aisé, à travers des accords plus ou moins obscures pour le peuple, d’organiser des transactions commerciales entre le vieux continent et les USA incluant le Canada comme l’Angleterre qui ne fait d’ailleurs plus partie de l’Europe mais sachant toutefois que cette dernière lui reste pourtant indispensable. Il est alors évident que cette Europe dont la France en particulier, déjà en graves difficultés de tous ordres, ne pourra alors résister tant à l’invasion de produits ²made in USA² comme à l’acquisition à bas prix du reste de son industrie 8.
Sous divers prétextes, les sanctions prises à l’égard de la Russie mais auxquelles la France se plia et continue d’ailleurs à se plier, montre d’une part, son asservissement à l’empire américain et d’autre part, le peu de souci des dirigeants pour les conséquences économiques et sociales que l’Hexagone a subies et continue à subir par la perte d’importants marchés.
À travers ces quelques lignes, on voit encore ici l’importance de la langue utilisée en matière commerciale comme culturelle et ainsi le résultat d’une stratégie globale qui se met petit à petit en place.
Pourtant, la France dispose de tout ce qu’il faut pour rester comme autrefois autonome et puissante en bien des domaines mais encore faut-il en avoir la volonté.
L’affaire n’est évidemment pas récente mais en réalité débuta il y a plusieurs décennies pour inévitablement s’accélérer ce qui, à terme, ne manquera pas de reléguer la langue française vers un statut secondaire, un constat déjà réel dans certaines notices d’appareil.
Alors qu’il y a encore peu, elle apparaissait juste derrière l’anglais alors que maintenant elle est fréquemment reléguée en troisième ou en quatrième position, sinon plus loin ce qui est parfaitement significatif de ce qui précède.
Il serait donc quelque peu irresponsable de considérer ce phénomène comme marginal car les conséquences dont sociales sont déjà lourdes et risquent de l’être de plus en plus.
À titre de simple exemple, cela se constate en matière de véhicules automobiles pour l’acquisition desquels il faudra bientôt connaître la langue anglaise tellement les publicités deviennent ainsi rédigées mais il n’y a pas qu’en ce domaine 9. Tout pays conquérant commence déjà par imposer sa langue ce qui conduit petit à petit au raisonnement général des individus suivant les intérêts de l’envahisseur. Il s’agit ici de l’a, b, c…
Comment expliquer que les clients des ²super market² soient abreuvés de chansons anglaises et/ou américaines à longueur de journée mais rien ou très rarement pour les autres langues dont souvent même le français ?.. Y entend-t-on des chansons ou des mélodies Russes, Allemandes ou Italiennes, ces dernières étant si agréables à écouter alors que ni l’Angleterre, ni les USA ne font partie de l’Europe ?
De plus en plus fort… Dans certains de ces grands magasins, au niveau des caisses de paiement, ne trouve-t-on pas des cadres de détection d’objets dangereux ou non payés inscrits ²check point !²
Il appartient donc en commençant par chacun de faire un choix mais qui en l’état actuel, si rien n’évolue vers un retour au respect de la langue traditionnelle de la France, ne sera pas sans sérieuses conséquences dont en premier lieu sociales et économiques au profit d’autrui… 10. En ce domaine, on aurait tort d’estimer qu’il s’agit là d’une affaire anodine.
Pourquoi diantre, aller chercher autant de mots étrangers, particulièrement venant d’outre-manche comme d’outre atlantique ?
Quelle est l’Histoire des USA hormis largement celle fabriquée de toutes pièces à Hollywood à partir des gentils cowboys et des vilains Indiens. Rappelons tout de même qu’environ deux millions de ces derniers furent exterminés de diverses manières lors de la conquête du pays par des aventuriers venus d’ailleurs dont la plupart étaient des gens sans guère de scrupules. Pour nombre des autochtones ayant survécu, ces derniers sont depuis parqués dans des réserves et abreuvés d’alcool bon marché comme le peuple Inuit en Alaska. Quasiment aucune Histoire depuis ces temps-là, sauf des conflits armés sous différents prétextes un peu partout dans le monde dont les fameux droits de l’Homme, la démocratie, les armes de destruction massive et autres astuces du même genre.
Parler et écrire dans un français correct devrait donc être considéré comme un grand honneur, chacun devant en être fier.
Et les auteurs ?..
Nombreux sont ceux qui souhaitent écrire puis publier une ou des œuvres, que ce soit une autobiographie, un roman, un fait historique, un document technique, etc. Chaque année, la France voit environ 55 000 documents produits de diverses manières mais bien peu feront l’objet d’une publication chez un éditeur, lesquels sont surchargés de demandes mais également par le fait que leur survie économique implique de ne pas accepter des œuvres sans une quasi-certitude d’un minimum de succès.
Reste alors l’autoédition mais sauf à procéder discrètement, le niveau des différentes charges financières est parfaitement dissuasif pour assurer un minimum de rentabilité. Alors que l’État devrait tout faire afin d’encourager ces actions individuelles, malgré différentes actions auprès des autorités compétentes en son sein, celles-ci restent désespérément sans réponse alors que le budget de la culture s’établit en 2020 à 3.20 % du PIB.
Par conséquent, beaucoup de ces auteurs se dirigent alors vers des plates-formes en ligne, telles Amazon, The book Edition, etc. de droit… américain ce qui revient à travailler pour le bénéfice des USA et non pour celui de leur propre pays, lequel une fois de plus, est perdant11.
Soyons clairs…
Ces mots, comme ces néologismes franco-anglais s’inscrivent toujours dans le sens d’une phrase de la langue d’origine ce qui est loin d’être le cas lorsqu’ils sont utilisés au sein de la langue française dont ils modifient fréquemment le sens ou l’expression.
Il ne faut pas oublier que cette dernière est l’une des plus riches au monde et qu’à chaque situation ou à chaque expression correspond un mot précis. Ceci traduit parfaitement l’aspect organisationnel et constructif de la langue française, ce qui en donne sa qualité et ses performances. Celles-ci se situent aussi bien dans le temps (conjugaison) que dans l’espace (situation, position de l’action, etc.).
Alors, ne laissons pas altérer et encore moins échapper un tel patrimoine !
N’oublions pas non plus que l’une des origines de cette invasion de mots anglo-américains, sinon anglo-saxons, provient aussi largement de l’ignorance des Gaulois pour leur propre langue.
Quant à leur immense patrimoine, on se demande souvent s’ils en ont même conscience.
On remonte ainsi à nouveau aux lacunes de l’Education nationale, à la perte de la Foi chrétienne et à la recherche de la simplicité, autrement dit, du moindre effort que le commerce débridé actuel encourage…
Sans jeu de mots : c’est son intérêt ! Cela évite de réfléchir mais a nécessairement un prix !
N’oublions pas que le langage courant, d’autant plus sous l’action à la fois des médias mais également de la technique, présente une certaine tendance à étendre la signification de tous ces mots et expressions suivant les circonstances, l’inspiration du moment et l’intérêt pour telle ou telle chose. Cela s’appelle du glissement.
Il n’est donc pas toujours aisé de donner la meilleure correspondance aux différents sens de ces mots comme de ces expressions importées. Il en est de même entre la signification comme l’orthographe de mots d’origine anglaise ou américaine qui comportent parfois de sensibles variations, d’autant suivant les provinces comme les États.
En dehors de l’hexagone…
AU CANADA…
Chez nos cousins canadiens, il apparait que la ministre du Développement Économique et des Langues Officielles, Madame Mélanie Joly, vient récemment de dévoiler un projet de réforme de la Loi sur les langues officielles dont l’objectif serait de promouvoir la langue française mais aussi à renforcer ²le sentiment de sécurité linguistique² au Canada.
Si l’on observe la situation dans le pays où le bilinguisme fut officiellement instauré en 1969 ce qui fait tout de même 42 années, il ressort que la langue française ne représente plus aujourd’hui qu’à peine 18 % des échanges.
²Nous reconnaissons que la langue française est minoritaire par rapport à la langue anglaise et que nous avons un devoir accru de la protéger², écrit la ministre dans un document de travail rendu public ce 19 février, appelant à ²en arriver à l’égalité réelle entre les deux langues officielles². Parmi les mesures prises, l’une exige le bilinguisme pour les juges nommés à la Cour suprême ce qui n’était actuellement pas le cas. On retrouve les mêmes exigences dans le domaine de la fonction publique en élaborant ²un nouveau cadre de formation en langue seconde pour la fonction publique qui garantira un enseignement de qualité². Toutefois, le projet de Madame Joly que l’on ne peut que saluer, va plus loin que cela, à savoir :
- Faire rayonner la langue française, en particulier via le rôle de Radio Canada qui répond du plus ancien service de communication du pays comme institution culturelle diffusant et promouvant les langues officielles.
- Par la mise en place de mesures ayant comme objectif de ²faire rayonner le français partout dans le monde, notamment au sein des grandes organisations internationales et des ambassades, des hauts-commissariats et des missions du Canada à l’étranger².
- Rendre plus accessible pour tous l’apprentissage du français dont aux anglophones qui apparaissent de plus en plus intéressés, à tel point que l’on observe ce qui suit : ²… les parents anglophones n’ont jamais autant inscrit leurs enfants en classe d’immersion².
On ose imaginer que de telles initiatives soient un jour prises en France lorsque l’on constate aujourd’hui le résultat. Un pays qui compte désormais environ 15 % d’illettrés et que bientôt un Français sur deux ne lira ni n’écrira correctement sa propre langue.
Où sont les responsables de ce désastre ?.. Comme trop souvent constaté, sans doute aux abonnés absents…
EN AFRIQUE FRANCOPHONE
Observons que les journaux africains de langue française pratiquent encore largement un vocabulaire, une orthographe et une syntaxe des années 50 ce qui est un plaisir lors de leur lecture, au moins sur ce point.
Le sujet n’est pas confondu avec le complément d’objet direct, le vocabulaire reste souvent riche et les accents sont à la bonne place comme la ponctuation (12). Nombreux sont d’ailleurs les rédacteurs comme les auteurs qui ne comprennent pas les dérives acceptées en France à ce sujet. Lié à la pauvreté ambiante qui ne doit rien au hasard, il y a ici en germe une raison supplémentaire de voir l’Hexagone petit à petit évincé des terres francophones. A nouveau, les conséquences seront nécessairement lourdes.
EN RUSSIE
L'Université Polytechnique d'État du Sud de la Russie M. I. Platov à Novotcherkassk, est un grand centre éducatif, culturel et scientifique de la région, à savoir : 11 facultés/instituts, 36 programmes, 600 enseignants, 12 000 étudiants, y compris 730 étudiants étrangers issus de 30 pays. Cette unité réalise aussi des recherches scientifiques et offre des formations LMD (Licence - Master - Doctorat) en Génie mécanique, Génie civil, Génie énergétique, Génie chimique, Génie des mines, Génie pétrolier et gazier, Géologie, Électromécanique et Robotique, Technologies de l'information, Gestion et d'autres.
Notons que depuis 2018, dans le cadre de l'internationalisation, l'Université a choisi le vecteur francophone comme l'une des orientations prioritaires de la coopération internationale.
Novembre 2018 verra le lancement du programme francophone en Génie pétrolier et gazier destiné aux deux premières années d'études.
Aujourd'hui, l’université offre les trois premiers semestres d'études en langue française pour toutes les orientations ce qui permet de maîtriser une formation choisie d'ingénieur et d'apprendre parallèlement la langue russe.
L’excellent corps d'enseignants-chercheurs aide à s'adapter progressivement au système d'enseignement du pays.
En développant la coopération avec les différentes institutions francophones, l’université est intéressée à toutes les activités qui contribuent au renforcement des relations académiques, scientifiques et culturelles. Dans ce cadre, des accords furent signés avec l'Institut National Polytechnique de Toulouse (France), l'Institut Polytechnique des Sciences avancées de cette même ville, l'École Centrale de Lille (France) et l'École Supérieure des Ingénieurs de Medjez El Bab (Tunisie). Des relations sont en cours de développement avec la HES-SO Valais-Wallis (Suisse) et d'autres organismes francophones.
Il est clair que l'Université porte une attention particulière à la langue française. Désormais, les étudiants peuvent l'apprendre dans le cadre de leurs études à partir du niveau débutant.
De plus, des cours de français général comme scientifique et technique sont dispensés aux enseignants-chercheurs.
Des échanges académiques sont financés par ERASMUS + MIC (Mobilité Internationale de Crédits) avec L'École Nationale d'Ingénieurs de Tarbes (France).
En 2020 l'UPESR (Université Polytechnique d’État du Sud de la Russie) adhéra au Réseau linguistique francophone de l'Ambassade de France en Fédération de Russie.
Persuadés que les ingénieurs doivent être polyvalents, l’université souhaite également renforcer une composante culturelle en son sein.
Il y a encore deux idées de projets scientifiques et académiques en Gestion des systèmes de production cognitifs et en matériaux à base de carbone mais pour le moment ceci n’est encore qu’au niveau de la réflexion 13.
En conclusion
Comme on peut le constater en France sinon en Europe, chacun par l’usage courant laisse ainsi envahir sa propre langue sans se poser d’autres questions. Autrement dit : la facilité, toujours plus de facilité mais qui, à terme, ne peut que se révéler un faux ami…
Toutefois, lorsque l’on considère tout ce qui précède sachant que cette analyse est loin d’être exhaustive, on s’aperçoit déjà rapidement de l’impact de ces mots et de ces expressions dans le français, langue structurée et très précise par excellence. Par conséquent, rien n’interdit de faire l’effort nécessaire pour en défendre les qualités dont en premier, le vocabulaire.
Malheureusement, désormais pour une importante proportion de la population, l’on ne peut que constater l’appauvrissement de son vocabulaire. Un constat qui la conduit à ne s’exprimer qu’avec de moins en moins de mots originels soit guère plus de 500 à 600 sinon moins, valeur très faible. Le langage et donc la faculté de communication deviennent ainsi petit à petit représentés par des mots et/ou des syllogismes largement d’origine anglo-américaine ou autres. Il ne peut évidemment s’agir de hasard...
Au rythme actuel, ne risque-t-on pas au pays de Molière de revivre l’histoire de la Tour de Babel durant la construction de laquelle les ouvriers finirent par ne plus se comprendre ? On sait ce qu’il en advint mais qui se souvient encore de ce message ?..
Bref, sans doute n’est-il pas utile de continuer à épiloguer sur le sujet mais plutôt d’essayer d’être constructif en attirant l’attention et ils sont nombreux, de tous ceux qui souhaitent continuer à parler, à écrire correctement mais aussi à faire connaître cette langue de Molière dont chacun devrait pourtant être très fier.
Pour mémoire, on n’a jamais rien de valable sans quelques difficultés à surmonter et ce que l’on obtient sans effort n’a généralement que peu de valeur…
Effort qui ne va pourtant pas bien loin puisqu’il suffit d’écrire et de parler sa langue maternelle d’une manière correcte. Ce même petit effort qui peut aussi éviter de ne devenir qu’un simple consommateur de biens étrangers à la nation, une situation qui inévitablement se traduit, ce qu’il ne faut surtout pas oublier, une fois de plus par un important impact économique puis social.
Quoi qu’il en soit, il est particulièrement encourageant de constater que d’une part, certains pays ne partagent manifestement pas les dérives acceptées, sinon encouragées en France. D’autre part, qu’ils entendent ainsi revenir à la source bienfaisante d’une langue qui a largement fait ses preuves dans le monde. Enfin, observons qu’elle est toujours aussi appréciée dans le monde ce qui en montre la grande valeur.
Parlons et écrivons français ! Pas de faiblesse, d’atermoiements et autres états d’âme ! Prenons de bonnes résolutions gravées dans le marbre !.. Un investissement gagnant pour l’avenir…
J-M. T.
NOTES ET RÉFÉRENCES
1. Il sera ici régulièrement fait mention de la langue des Gaulois. Il faut prendre cela comme faisant référence à la langue des Français d’aujourd’hui et non des Gaulois sous César ce qui n’avait rien à voir avec celle de l’actuelle nation, évidemment !
2. Contraction évidente et bienvenue des mots ANGLAIS et SNOBISME.
3. La faible qualité de l’enseignement en France est régulièrement dénoncée par l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economique), organisation internationale.
4. En réalité, le titre de cette Loi est : CONTRE LA MANIPULATION DE L’INFORMATION mais jamais ou quasiment on n’entend ni le lit cette précision dans les médias courants.
5. Ce qui leur permet aujourd’hui d’appliquer des sanctions économiques aux pays qui s’opposent à leurs ambitions, ceci au titre d’une extraterritorialité des lois américaines. Lire avec grand intérêt : LE GRAND ECHIQUIER - L’AMERIQUE ET LE RESTE DU MONDE. Zbigniew Brzeziňski. Ed. Bayard 1997.
6. LES INSEPARABLES… LE PLUS ET LE MOINS. Par Jean-Marc TRUCHET - Site internet : www.laplumedutemps.net
7. Dès Catherine II (sacrée impératrice le 28 juin 1762) puis Alexandre III et Nicolas II.
Du même auteur : DE LARGENTIERE A MOSCOU… ET RETOUR A LARGENTIERE.
Site internet : laplumedutemps.net
8. Suivant l’INSEE, en 1980 le PIB de la France était représenté à 32 % par l’industrie. A fin 2020, il ne l’est plus qu’à concurrence de 11 %, soit une vertigineuse perte de 21 % en 40 années, soit 0.52 % par an et continue à chuter. Ceci ne peut donc pas être sans graves conséquences alors qu’en Allemagne, il reste encore à environ 36 %. Naturellement, le résultat final n’est pas le même.
9. Véhicules automobiles, publicités dans les banques, à la télévision pour des machines à café, pour des parfums et des cosmétiques, des matériels de bricolage comme industriels, en matière de transport y compris dans les gares de la SNCF, à La Poste, dans le domaine des jouets, etc.
10. On voit désormais l’influence de la vente en ligne à travers, par exemple, l’expression BLACK FRIDAY qui soulève déjà, à juste titre, de légitimes contestations. En effet, nombre de petits commerçants déjà confrontés à la concurrence des grandes surfaces qui effectuent annuellement des périodes de soldes réglementées, voient désormais une nouvelle offensive cette fois venant du numérique et d’origine étrangère. A cela s’ajoutent des accords de libre-échange face auxquels ils sont totalement démunis. Prenons le risque d’estimer qu’il y aura d’autres actions commerciales de ce type sous d’autres vocables anglo-américains car les exigences du dieu argent sont sans limite.
11. Du même auteur : DOCUMENT DE SYNTHESE - Constats et réflexions en ce début de XXIè siècle. Environ 30 articles dont certains déjà parus dans METHODE, soit : L’ANTI-ECONOMIE FRANCAISE. Site internet : www.laplumedutemps.net
12. Du même auteur : JE M’EDITE… DU VERBE EDITER ou comment éditer ses œuvres. Site internet : www.laplumedutemps.net
13. Ces éléments furent transmis par Madame Elena SYDOROVA (Елена Сидорова), Rédactrice en Chef de METHODE. Toutefois, l’auteur de cet article qui connaît l’extrême dévouement pour la cause enseignante et la modestie de Madame SYDOROVA, tient à souligner ce qui suit : Originaire de Donetsk (Partie ukrainienne ayant fait sécession), Madame Elena SYDOROVA est docteur ès sciences et techniques, Maître de Conférences au département Équipements et Technologies pétroliers et gaziers, également Vice-doyenne de la Faculté de Géologie, Génie des Mines et Génie pétrolier et gazier à l'Université Polytechnique d'État du Sud de la Russie M. I. Platov à Novotcherkassk (près de Rostov sur le Don - Mer d’Azov).
Ayant effectué une partie de ses études supérieures à Tarbes, c’est elle qui assure, entre autres !.., la responsabilité du programme francophone que cette grande université développe avec un large succès. En février 2020, Madame Elena Sydorova fut promue officier des palmes académiques par la République française.
Impressionnant tout cela... N’est-ce pas ? A n’en point douter, une grande bouffée d’oxygène qui fait très chaud au cœur, laquelle malgré toutes les difficultés ambiantes et de trop nombreux renoncements en Europe de l’Ouest dont en France, ne peut qu’efficacement préparer un grand avenir…
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