« Tchéchènes » à Dijon, « Chinois » à la Cour Neuve contre « Maghrébins », aujourd’hui France ethnique, demain France féodale. Vive l'État-Nation !
D’événements survenus en 1441, ou en 2020 ?
La nature a horreur du vide. Faute d’État régalien, écrit-on, les populations s’organisent suivant une logique ethnique. Par emprise des débats récents on parle spontanément d’« ethnique », quand à Dijon des « Tchétchènes » assurent la répression d’une agression sur personne mineure, et quand à La Cour neuve, des « Chinois » assurent la police contre le vol à la roulotte. Mais le mot est impropre. C’est avant tout une action privée de police publique sur nos villes.
Mais où est-on !? Quand l'ordre public est assuré par l'action privée, on entre dans l'ordre des privilèges, littéralement : de la loi faite à titre privé. Il ne s’agit plus des privilèges de la fortune ou de la vie, mais de ceux garantissant des droits élémentaires ! Si ces actions se font par la main de clans, groupes, communautés, bandes, familles, c'est une FEODALISATION qui naît sous nos yeux.
Prisonniers chrétiens se faisant décapiter par les Sarrasins (Les Livres du Graunt Caam, XIVe siècle)
Quelle suite imaginer ? Bientôt dans nos villes et nos campagnes, des immeubles vont se faire « maisons fortes », on va réédifier le Temple au carreau du même nom ? A chaque fief son château ou donjon (le « dominion », le lieu de la puissance) celui de telle entente ? De telle banque ? De tel parti ? Et parce qu'il faudra aux humbles aussi des refuges, vont renaître les places d'Ordres charitables ?
Rêvons d’un Paris retrouvé, en ce beau temps de campagne municipale virtuelle. 2020, c’est 1440. Près de la Gare éponyme, on redresse la maison de l'Ordre de Saint-Lazare. Les "Messieurs de la Religion", nos chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, de Rhodes et de Malte, rebâtissent au Temple. Ceux du Saint-Sépulchre, gardiens du Trésor de la Saint-Chapelle, investissent les locaux du Quai des Orfèvres, désaffectés par le grand désarmement de la police. Mais pensons qu'il en faudra aussi pour les Sarrazins! Les Hassassins du Vieux de la Montagne dans un krak ( on dira karak pour éviter toute ambiguïté) à Barbès? Évidemment.
Aux ultimes crétins des Alpes égarés dans le Bassin parisien et capables de penser qu'il faut désarmer les forces publiques, mais aussi à leurs semblables qui veulent accentuer les décentralisations, dont l'ordre public à #Dijon donne l'exemple si accompli et parfait du succès, il est temps de répondre. Répondre par le renforcement des moyens autour d’un pouvoir central, et dont on entend bien le voir rester. On recrute en ce moment, dit-on, 6000 gens du guet, au niveau national. C'est bien, mais il faudra plus, et l'affirmation publique de leur autorité, sans effets de dentelles.
Au XVIIIème siècle, la France avait mis sur pied l’ordre administratif et pour part policier, que nous lui connaissons, et dès 1667 dans Paris. Au temps du règne bienfaisant de Louis XVI, il ne restait plus qu'un donjon dans sa Ville, celui du Roi, la Bastille. Les tours féodales avaient été faites jardins, et leurs barons de fer, faits gens de robes, hauts fonctionnaires dirait-on de nos jours, aux ordres du Pays.
Il avait fallu cinq siècles pour y parvenir.
Après la Révolution et sa Terreur, il fallut Napoléon pour le restaurer. Cinq siècles pour désarmer les « puissants », petits ou grands.
Il avait, du reste, fallu d’abord désarmer. Permettez que l'on suggère un gain de temps. Désarmons tout de suite cette France des gangs, des polices privées et des bandes ; c’est l’urgence républicaine. Et mesurons les enjeux au plus vaste. Ne perdons pas le XXIème, à féodaliser, pour consacrer les quelques siècles qui suivront à centraliser péniblement. À dire vrai, ce propos, d’ailleurs, ne concerne pas le seul usage de la force pour assurer un ordre public. Il concerne aussi l’ordre économique et fiscal, ce qui est l’autre versant du même état que ces faits divers révèlent. Mais ceci est une autre histoire.
Vive la France : Vive le Roi ! on l'a compris celui qui, ayant tout accompli, ne régna plus que par son absence- c'est-à-dire Vive la République ! une, forte, indivisible et seule armée.
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