Le 29 juin l’aéroport d’Istanbul fut l’objet d’un sanglant attentat perpétré par trois kamikazes, dont un tchétchène, évidemment réfugié politique en Autriche, souvent arrêtés dans différents pays européens, toujours relâché sous la pression conjointe de groupes nationalistes locaux, d’Amnesty International et de la Cour européenne des droits de l’homme qui refusait son extradition vers la Russie. Il serait peut-être temps de demander des comptes à ces organismes dont les intérêts conjoncturels rejoignent ceux de terroristes et prennent le parti de les protéger de la justice.
Le 29 juin, trois kamikazes font irruption dans l’aéroport d’Istanbul et se font exploser. Résultat, 44 morts et 239 blessés. Très rapidement, la Turquie annonce la piste de l’Etat islamique. Et le lendemain, le nom du terroriste tchétchène Akhmed Tchataïev est lancé à la presse.
Sauf qu’il ne semble pas entrer dans l’intérêt des médias français de trop répercuter l’information et surtout d’expliquer de qui il s’agit. L’on voit, par exemple, cet entrefilet d’une très grande pudeur dans Le Figaro :
Selon le quotidien Yeni afak, l’organisateur de l’attentat s’appelle Akhmed Tchataïev. L’homme d’origine tchétchène est présenté comme un chef de l’État islamique chargé de la formation des djihadistes russophones. Il est également recherché par les autorités russes.
Lors de la deuxième guerre en Tchétchénie, Akhmed Tchataïev fut arrêté pour participation illégale à un groupe armé. Il arrive à s’évader et en 2001 il quitte le pays. En 2003, il obtient le statut de réfugié politique en Autriche. Logique, tchétchène, donc victime du pouvoir tortionnaire et impérial russe. Bref, il est a priori un pauvre être innocent qu’il faut protéger. Quelle sobriété. Revenons sur cet individu « recherché par les autorités russes ».
Et voyant l’évolution de sa carrière terroriste, il est évident que cet individu ne manque pas de protection. Tant au niveau des autorités publiques de certains pays européens, que d’organismes chargés de la défense des droits de l’homme. Il est tchétchène, ne l’oublions pas, eux ne pensaient qu’à ça.
Dès 2008, un avis de recherche est lancé. Pourtant, à chaque fois, en 2010, 2011 et 2012 il fut libéré.
En 2010, il est arrêté en Ukraine et le ministère de l’intérieur ukrainien a déclaré que des informations concernant des affaires de terrorisme ont été retrouvées dans son téléphone. La Russie demande son extradition, mais une étrange coalition se met en place.
Le groupe nationaliste ukrainien Trizoub au nom de Bandéra manifeste pour sa libération, Amnesty international y joint sa voix et même la CEDH refuse qu’il ne soit extradé en Russie, car il bénéficie du statut de réfugié et en Russie il ne pourrait pas bénéficier d’un procès équitable, sans compter que les autorités russes risquent fortement de le maltraiter.
En 2011, il est arrêté à la frontière entre la Bulgarie et la Turquie. Mais son statut le protège à nouveau et l’extradition vers la Russie est refusée.
Ensuite, en septembre 2012, il est encore arrêté en Géorgie, cette fois lors d’une opération des forces spéciales… en possession de grenades. Il est inculpé pour détention d’armes. Son extradition est encore refusée et il est libéré sous caution… pour 3000 $.
La suite nous la connaissons.
Reste une question : quelle est la responsabilité des états européens, de la CEDH et des organismes de défense des droits de l’homme tels que Amnesty International dans l’attentat d’Istanbul ? Vont-ils présenter leurs excuses aux familles endeuillées en leur expliquant… mais c’était un Tchétchène, vous comprenez, il fallait le protéger de la justice russe.
Non, l’hypocrisie continue. Washington, l’ONU et toute la communauté internationale demandent tous en chœur une plus grande coopération. Certes… avec qui ?
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