Aujourd’hui, j’entends souvent mes amis Français prendre la défense du droit à l’expression libre avec peu de préoccupation du contenu des propos dits ou écrits, comme si tout peut être dit ou écrit. Par exemple, c’est le cas avec les caricatures de Charlie Hebdo. J’entends tout le monde les justifier sous le prétexte de la liberté d’expression. Mais pouvons-nous nous octroyer ce droit de tout dire et de rire de tout ? Vieille question mais « actualisée » au regard des derniers événements tragiques. Je vous propose dans mon analyse de nous détacher de la pensée conditionnée et globale.
Profitant d’une double culture (française et russe) j’appréhende les sujets sociétaux occidentaux de l’extérieur. La question de la liberté d’expression est plus profonde que nous ne le pensons.
En amont de mon développement qui suivra je tiens à préciser que je bannis tout acte terroriste. Pour autant je n’approuve pas la liberté d’insulte. Parce que c’est précisément la liberté d’insulte que l’Occident est en train de défendre ardemment. Je suis révoltée de voir que le concept de liberté d’expression est confondu avec celui de liberté d’insulte. La compréhension du concept de la liberté d’expression est pervertie. N’êtes-vous pas perturbés par cette justice sélective sanctionnant les insultes envers les représentants des diverses identités sexuelles minoritaires ou les insultes racistes alors que celles touchant aux religions sont tolérées voire plébiscitées ? (Une fois de plus le fondement culturel de notre civilisation européenne est mis à mal).
Le rappeur Nick Conrad : « Je baise la France, je brûle la France »
On se retrouve ainsi dans le problème de la liberté de jugement des actes et des phénomènes, ce qui nous fait conclure que derrière la question de la liberté d’expression se cache le problème de la discrimination. Le combat mené aujourd’hui en Occident pour la liberté d’expression n’est autre, au final, que celui d’avoir le droit de discriminer des actes et des phénomènes selon nos propres jugements.
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