Si l’on en croit les médias, King Kong One vient de tirer un nouveau missile ou plusieurs mais le nombre a-t-il de l’importance ? Quoi qu’il en soit, la classe mondialiste est encore en émoi devant les exploits de cet individu qui ose défier la fameuse communauté internationale dont pourtant personne ne connaît ni le président, ni le lieu du siège social mais il paraît qu’elle existe bien et que la France en serait membre… Supposons !
Suivant cela, compte tenu de la qualité de nos armements, on s’étonne tout de même que personne n’ait encore abattu en vol l’un de ses jouets mortels ce qui serait assurément du meilleur effet dissuasif mais rien ! Cependant, selon ce que l’on nous raconte, l’on est en droit de se demander si quelque fois nous en avons bien réellement les moyens ce qui reste à vérifier.
Bref, constatons tout de même que durant deux mois comme l’avaient demandé nos amis américains afin d’amorcer des négociations, King Kong One s’est abstenu de jouer avec ses pétards atomiques et autres flèches empoisonnées mais durant ce temps qu’ont fait ces mêmes amis US ? Ils ont simplement envoyé une partie de leur flotte de guerre longer les côtes de la Corée du Nord, expédié alentour une bonne centaine de bombardiers et autres gadgets du même genre comme plusieurs milliers d’hommes et effectué des « manœuvres » avec leurs amis sud-coréens.
Il ne faut donc pas aujourd’hui s’étonner que King Kong One ressorte ses jouets nocifs et qu’il les perfectionne.
Que pouvons-nous faire ? Certainement pas grand-chose car en cas d’intervention militaire il y a tout lieu de croire que d’une part la Corée du Nord ne resterait pas les bras croisés, d’autre part que les retombées radioactives issues de cette aventure seraient sans doute bien pis que le mal d’origine sans oublier que la Chine serait aux premières loges et d’autres.
Cela signifie donc que jouer les gros bras et les Cow boys n’est certainement pas une bonne idée.
Pour finir, deux questions fondamentales se posent tout de même, à savoir : comment King Kong One a-t-il pu monter sa force de frappe ? et qui aujourd’hui peut profiter de la chose… ?
Sauf à être naïf, il est évident que l’on ne construit pas aisément un tel arsenal nucléaire guerrier car cela nécessite, soit de se procurer directement la matière fissile à l’étranger en quantité suffisante ce qui n’est pas évident sans une bonne volonté pour souscrire à un tel projet, soit disposer personnellement des moyens nécessaires que sont la matière grise, l’uranium naturel, l’usine d’enrichissement de cet uranium puis le ou les réacteurs plutonigènes, l’usine de séparation isotopique et enfin celle d’assemblage des bombes et autres missiles.
Tout cela n’est pas simple, demande du temps et coûte fort cher ce qui confirme à nouveau s’il en était encore besoin que la Corée du Nord dispose depuis déjà longtemps de tout ou partie des moyens nécessaires pour satisfaire ses ambitions atomiques.
Compte tenu de ses ressources, la conclusion s’énonce d’elle-même : la Corée du Nord fut donc aidée en cela si ce n’est éventuellement toujours le cas aujourd’hui.
L’autre question qui vient alors à l’esprit répond de l’intérêt d’une puissance étrangère ayant avantage à la situation actuelle.
La Russie ? Certainement pas car engagée dans une certaine économie de marché depuis l’arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine, l’on ne voit pas très bien quel serait les bénéfices que pourrait en tirer ce pays d’autant qu’il est en fort redressement économique et que la Corée du Nord n’est pas vraiment à côté.
Les USA, voire un pays de l’alliance atlantique ? Ce n’est pas impossible mais néanmoins peu probable car cela constituerait une forme de provocation vis-à-vis de la Chine. De plus, cela constituerait une trahison au sein du monde communiste ce que la Chine aurait dénoncé depuis longtemps. On ne voit donc pas très bien…
La Chine ? Beaucoup plus probable car d’une part celle-ci possède une frontière commune avec la Corée du Nord ce qui est susceptible de faciliter les choses, d’autre part, de plus en plus engagée dans un conflit économique et maritime larvé avec les USA, la Corée du Nord devient alors un agent de pression intéressant contre lequel personne ne pourra rien ou pas grand-chose sans recourir à un massacre humain et de grands dégâts alentour y compris dans le temps via la dissémination des radionucléides issus de bombardements, même chirurgicaux.
Mais au fait, que dit King Kong One ?
Qu’il a monté son arsenal pour ne pas subir le même sort que l’Irak, la Lybie, la Syrie, l’Afghanistan, l’Ukraine et bien d’autres. C’est donc qu’il en avait peur mais pourquoi ?
Peut-on alors lui reprocher de se protéger ?
Effectivement, si l’on observe ce qui se passe dans le monde, il faudrait évidemment être très naïf pour ne pas comprendre que tous ces conflits où l’on retrouve les USA en tête avec leurs amis dont la France, toujours au nom de la démocratie, des droits de l’Homme et de la Liberté réunis ont deux raisons essentielles d’être.
La première, répond de la soumission à la mondialisation dont les USA occupent le rôle que tenait la Rome ancienne. La seconde consiste non pas à gagner une guerre mais plutôt à piller les richesses naturelles issues des conquêtes dont le pétrole comme chez les vaincus au Moyen Age et après1. C’est entre autres pour la France qui constitue l’un des bras armés essentiels de cette mondialisation en Europe, ce qui justifie la françafrique : rien de nouveau en cela.
Or, l’Eurasie représente précisément le grand morceau qui reste à conquérir afin d’achever cette ambition planétaire dont la Chine et la Russie du vilain Vladimir sont les deux points très durs et incontournables. Ni l’un, ni l’autre n’ayant intérêt à entamer un conflit armé et direct avec l’alliance atlantique ou l’OTAN menée par les USA, par conséquent, un tiers ayant vocation de féroce et fiable gardien de cette partie du monde prend alors toute son importance.
Ceci apparaît d’autant plus judicieux qu’actuellement le secteur économique de la Chine est incertain et celui des USA pas brillant, sans parler de celui de l’Europe dont pour la France !
Ainsi, les provocations des USA et de leurs amis via entre autre l’OTAN en ce qui concerne la Russie diabolisée à souhait, ont toutes les chances de se heurter à un mur des plus solides mais par-dessus lequel dans le cas où nos élites refuseraient de cesser leurs provocations, pourrait bien un jour passer un ou plusieurs jouets mortels de King Kong One sans pour autant impliquer directement ni la Chine et pas plus un autre pays ayant intérêt à cela.
Pour finir, il ne s’agit là que d’une élémentaire astuce de géostratégie et de géopolitique largement utilisée dans les temps passés.
Une hypothèse qu’il serait osé de prendre à la légère ou de traiter par une dose de mépris car d’une manière ou d’une autre le bras de fer actuellement engagé entre les USA et leurs amis contre le projet Eurasien mené par la Russie et actuellement en bonne voie, sachant que c’est bien de cela qu’il s’agit, risque fort de certainement trouver un jour sa résolution par un événement brutal et puissant.
Néanmoins, durant ce temps les Français et leurs voisins, abreuvés par les médias et la publicité rêvent à des jours meilleurs, à leurs prochaines vacances, au prochain match de foot…
Nous avons développé l’arme nucléaire soi-disant pour nous protéger mais plus sûrement pour soumettre le monde à nos intérêts et à nos conceptions. Nous commençons seulement à nous apercevoir qu’il était inévitable que cette arme tombe un jour dans d’autres mains défendant elles aussi leurs intérêts et par là pouvant éventuellement être utilisée contre nous. Nous avons aussi oublié que l’Iran est l’ancienne Perse qui faillit de peu faire tomber la puissante Rome à l’issue d’une longue succession de conflits, sauf qu’aujourd’hui cette Perse moderne n’est plus seule.
Ainsi, le piège se refermerait contre l’Amérique, voire ses supporters mondialistes sans doute quelque peu prétentieux pour lesquels l’humanisme n’est certainement pas la vocation première mais un animal blessé n’est-il pas dangereux ?
Vous avez dit échec et Mat ?..
J-M T.
1 Lire avec grand intérêt le livre de Zbigniew Brzezinski : LE GRAND ECHIQUIER - L’Amérique et le reste du monde . Bayard édition 1997.
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