Situé dans la banlieue de Donetsk, frontalier de l’ex-aéroport de Donetsk, le village Oktiabrsky est criblé de roquettes et de missiles. Pilonné nuit et jour, sans relâche, sans le moindre soupçon de trêve, même pour les fêtes de fin d’année et les fêtes religieuses, c’est à croire que les FAU y déversent toute la haine qui leur est insufflée par le gouvernement oligarchique fantoche de Kiev. De quoi accuse-t-on les milices populaires, produit organique d’un peuple insoumis ? De quoi accuse-t-on les civiles, femmes, enfants, vieillards tous confondus ? On les accuse de ne pas avoir adhéré à la doxa soi-disant pro-européiste pour qui les droits-de-l’homme et le droit des peuples à l’autodétermination en cas de putsch ne sont tantôt que pacotille, tantôt que camouflé. On les accuse d’avoir voulu continuer à parler le russe et à s’être opposé à la vente de leurs terres pour les fabuleuses semences de Monsanto. On les accuse aussi d’avoir voulu faire barrage à la prolifération des bases otaniennes dont l’acharnement à encercler la Russie doit être perçu comme une déclaration de guerre tacite.
L’évolution des évènements, à savoir, pour ne citer que deux facteurs, la nazification rampante de l’espace politique ukrainien, et la nouvelle loi discriminatoire sur les quotas linguistiques, donnent entièrement raison à la rébellion qu’engagea le Donbass il y a de cela déjà trois ans. Le bilan est lourd : le nombre de morts, selon différentes estimations, frôle les 10.000 (chiffre avancé lors du 18ème Congrès de l’ONU et prenant en compte les morts dans le crash du Boeing malaisien), quant au nombre de blessés, celui-ci avoisinerait les 24.000. Comble de l’horreur, il suffit de traverser l’Allées des anges, mémorial aux anfants tués par les obus de Kiev, ou de voir ce que sont devenus des villes comme Gorlovka, ville à 40 kilomètres de Donetsk, ou Schastje, dans la région de Lougansk, pour avoir idée de ce que coûtent les biscottes de Mme Nuland et les discours pompeux de Bernard-Henri Lévy. Cependant, en marge des nécrologues, des demeures éventrées, et des membres amputés, il y a des vies tourmentées par l’isolement et la faim. Le blocus imposé par une capitale qui se veut futur membre de l’UE fait lui aussi des ravages sur lesquels les médias alignés préfèrent maintenir l’omerta. Si la capacité palliative des convois humanitaires russes ne saurait être sous-estimée, elle reste néanmoins ce qu’elle est : palliative, et donc insuffisante.
Lorsque André Lysenko (https://www.facebook.com/lisenkos), un des volontaires, a débarqué dans la banlieue d’Oktiabrsky accompagné de journalistes de avec sa cargaison d’aide humanitaire alimentaire, une grand-mère a simplement fondu en larmes ... Elle n’avait plus aucun souvenir de ce que pouvait être le goût d’une saucisse ou d’une tranche de poulet. Une autre, frappée de cécité, essaye de se débrouiller seule dans sa maison quasi-détruite avec du tarpaulin et des planches de bois à la place des vitres. En outre, les retraites plafonnant à 3000 roubles (l’équivalent de 43 euros), des handicapés cloués au lit et des unijambistes n’ont plus les moyens de se soigner.
Ioulia Mikhaïlova qui, sur le terrain, a accompagné l’équipe de Novorossia Today, a perdu la jambe gauche et une partie du bras droit. Les obus des FAU lui ont déchiqueté les membres alors qu’elle attendait son bus, le 22 janvier 2015.
Son histoire a touché alors de très nombreuses personnes. Cette jeune femme pleinement engagée, optimiste jusqu’à la moelle des os, éprouve encore des douleurs fantômes brûlantes que seul un aérosol d’eau, toujurs sur elle, parvient à calmer. Tel est, à travers cette alternance d’images glaçantes, le quotidien d’un grand nombre d’habitants de la RPD et de la RPL.
Alors que Kiev prépare sans arrêt la guerre, négociant auprès de ses partenaires occidentaux la livraison d’armes létales, formant, non sans l’aide de l’OTAN, ses bataillons néo-bandéristes, inculquant aux jeunes générations la haine du monde russe et un sentiment d’admiration envers les fanges collaborationnistes pro-nazi ukrainiennes du temps de la 2ème GM, les Républiques oeuvrent au maintien d’une certaine forme de paix dans le chaos. Martyrisé, Donetsk est cependant inondé de roses, le centre-ville revêt ses plus beaux habits du soir et garde ses rues impeccablement propres. On construit, on plante, on bêche, on peint ... Derrière cette guerre orchestrée en plein centre de l’Europe, c’est la victoire obstinée de la Vie, contre vents, marées, et obus, qui se profile. Or, n’est-ce pas en proclamant la Vie qu’on la mérite ? N’est-il pas écrit dans la Bible, en 365 occurences au total (curieusement, autant qu’il y a de jours dans l’année !), « N’ayez pas peur ! ». Les peuples du Donbass, eux, n’ont pas peur. Peut-être est-ce l’une des raisons pour laquelle, après la guerre d’Espagne, ce conflit formellement régional, réellement, civilisationnel, réunit autant de volontaires venus des quatre coins du monde ?
Si le sort du Donbass, une région européenne luttant contre la résurgence du nazisme et son supplétif, l’européisme totalitaire, ne vous est pas indifférent, votre soutien, quel qu’il soit, sera toujours le bienvenu. Pour ce faire, veuillez contacter, Emmanuel Leroy, président de l’association « Urgence enfants du Donbass », via Facebook ou directement via le site de l’association.
Vous pouvez également vous rapprocher du président du Centre de représentation de la RPD en France Hubert Fayard (https://www.facebook.com/fayard.hubert) qui vous indiquera une structure humanitaire de confiance.
F.C.
Photos : Svetlana Kissileva
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