Ceci étant précisé, nous pouvons retourner à l’époque du Prince Vladimir, qui embrassa la foi chrétienne avec une authentique ferveur. Svjatopolk succéda à Vladimir ; homme méchant, il fait même tuer deux de ses frères : Boris et Gleb (qui furent ensuite canonisés par l’Église russe). Son avidité effrénée de terres prit fin lorsque son frère Iaroslav réussit à le vaincre en 1018. Iaroslav conquit sur le terrain le surnom avec lequel nous le distinguons aujourd’hui : « Le Sage ». Homme équilibré et habile gouverneur, il récompensa généreusement la loyauté des citoyens de Novgorod, qui l’avaient soutenu dans les batailles les plus dures ; il promulgua en outre le premier code de lois de la région, connu sous le nom de Rousskaïa Pravda.
La Cathédrale a cinq nefs, cinq absides et compte treize coupoles. Deux galeries courent sur trois côtés. À l’intérieur, on peut admirer des mosaïques et des fresques d’excellente facture. Il faut noter les représentations de la famille de Iaroslav et de la Vierge en prière, appelée aussi la « Grande Panagie » (Panagia, vocabulaire grec signifie : la toute Sainte).
Au début, la Cathédrale fut un lieu de sépulture pour les princes de Kiev et leurs successeurs. La décadence de la Cathédrale commença lorsque les troupes d’Andrei Bogolyubsky réussirent à s’emparer de la ville en 1169 ; Kiev perdit alors sa primauté de ville la plus importante de Russie. La ville siège du gouvernement devint Vladimir.
Andrei Bogolyubsky fut le premier gouverneur de la dite principauté de Vladimir-Souzdal, qui présida aux destinées de l’état naissant russe de 1157 à 1389. Sous cette principauté les russes furent les vassaux des mongols.
Ce fut un choix très difficile, mais clairvoyant, car de cette façon les russes défendirent leur Terre et leur identité de peuple pendant près de 250 ans ; affrontant une guerre, ils se seraient désunis. Il convient de rappeler que le Prince Andrei Bogolyubsky (1111-1174) fut un homme qui se dédia à la prière et à la méditation.
Le but, qu’il poursuivit avec détermination, était celui d’unir les terres russes, même dans l’asservissement. Sa vie regorge de miracles et de nombreuses batailles furent gagnées grâce à de miraculeuses interventions. Il affronta la mort avec sérénité, acceptant le martyr que lui infligea un complot de traitres. Andrei a été canonisé par l’Église russe.
La partie haute de la cathédrale fut complètement reconstruite. Au début, les travaux furent dirigés par l’architecte italien Ottavio Mancini, qui adopta pour l’extérieur le style ukrainien baroque, tandis qu’à l’intérieur il préserva le style byzantin. Les architectes qui se succédèrent suivirent ses indications. La restructuration dura plus d’un siècle.
Après la révolution de 1917, les dirigeants soviétiques décidèrent de détruire la Cathédrale pour en faire une place avec un monument aux héros de la révolution. Miraculeusement, des savants, des artistes, des historiens réussirent à convaincre le gouvernement de préserver la Cathédrale, qui fut confisquée à l’Église en 1934, et devint un Musée d’histoire et d’architecture.
Le 21 août 2007, la Cathédrale de Sainte Sophie a été proclamée l’une des sept merveilles de l’Ukraine.
D.A.R.
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