À Toshya Takahashi
Ô katana, ouvre aux atroces afflictions de la vie
La douce immensité de la mort !
Soumets les nobles et valeureuses existences
À la suprême loi écrite par la dignité absolue !
Ô katana, qui, qui fait résonner,
Dans la taciturne beauté de cette nuit démesurée,
Le chant bénéfique de l’été ?
Âme du samouraï,
Toi qui imposes aux dieux ta douceur élégiaque,
Que tu es belle, ornée
De toutes les magnanimes qualités des chevaliers :
Honneur et courage, bienveillance et droiture,
Politesse, sincérité et intransigeante loyauté !
Katana,
Ultime paroles de l’acier, suprême degré de la gloire,
Sobre éclair de lumière tranchante !
Ce visage ouvert aux fouets des tempêtes,
Qui, un instant recueilli, repose, décidé, entre deux temps
Dans les deux mains fermées
De cette solitude insondable !
Maître souriant de la Mort,
C’est ainsi que, transfiguré, je te vénère,
Admirant sur ton cœur nu
La sanglante pivoine,
Fleur et clarté de l’ultime voyage !
Ineffable lucidité qui dissipe la clarté des étoiles
Tout au long de la nuit immobilisée
Dans son admiration suprême !
Cette pure poésie de l’audace
Qui excède toutes les raisons de la langue !
Souffle, mesure,
Rythme et scansion
Du sang qui gicle
Dans la soudaine obscurité
Du l’univers défaillant !
Athanase Vantchev de Thracy
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