Dans le dernier numéro, nous expliquions les raisons de notre regroupement en clan. Par le mot clan, nous désignons une communauté humaine regroupée sur une même zone géographique, et partageant une culture et un ordre social fraternel.
Si nous sommes organisés ainsi, c’est parce que nous refusons de vivre comme des esclaves de la société industrielle et bourgeoise. Nous nous rassemblons pour construire un autre modèle social et culturel, basé sur la fraternité et le respect de l’ordre naturel nécessaire au bon développement de la conscience humaine. Si de telles initiatives sont rares en Occident, c’est parce qu’elles nécessitent une remise en question profonde du mode de vie et des habitudes bourgeoises individualistes. Cette remise en cause est perçue comme une agression par l’ordre établi qui riposte en entravant, calomniant et réprimant les initiatives communautaires. C’est de cette répression dont nous allons parler aujourd’hui.
Pour comprendre pourquoi le système moderne s’oppose aux regroupements en communauté, il faut s’intéresser à la nature et au but de ce système.
Les révolutions qui ont achevé les anciennes monarchies ont livré le monde à l’ordre marchand, l’oligarchie financière. Ce qui restait des castes guerrière et sacerdotale a été détruit ou a perdu toute influence notable dans les gouvernements. Les vertus d’honneur et de noblesse que ces deux castes véhiculaient ont ainsi disparu progressivement au profit de l’avidité matérialiste de l’ordre marchand.
Le but de celui-ci, qui s’est répandu sur toute la civilisation, est assez simple : la quête du profit matériel en vue d’assouvir toujours plus la volonté de richesses, de confort et de sécurité. La liberté individuelle a pris le pas sur toute forme d’ordre et de devoirs qu’imposait la fidélité à la religion, à la nation et même à la famille. Cette liberté personnelle garantie par le pouvoir d’achat est la clef de voûte du système individualiste. Elle est devenu le mobile principal de toutes les couches sociales. En abattant toutes références et perspectives spirituelles, la société marchande a écrasé la conscience et la dignité humaine sous le rouleau compresseur du mondialisme économique, dont les seules valeurs sont la production et la consommation.
Ainsi, et pour faire simple, la seule perspective de l’oligarchie financière qui nous dirige est de continuer la marche du « progrès » pour transformer la Terre en un gigantesque centre commercial, un Disneyland planétaire, mais surtout une prison high-tech facile à contrôler, où les masses, plus abruties que jamais, jouiront d’un bonheur virtuel illimité. En deux siècles, la nature a été ravagée pour ce seul objectif de rendement et de contrôle.
Ajoutons que les États démocratiques dans lesquels nous vivons ne sont que des administrations au service de l’oligarchie. Pour preuve, nous savons que les médias, et donc l’opinion publique qui fait la majorité électorale, sont détenus par l’oligarchie. Et de toute manière, les banques ont acheté les États par la dette publique. Les jeux sont faits.
Ayant défini cette oligarchie comme notre ennemi, nous ne pouvons que saluer l’initiative des Républiques Populaires du Donbass d’avoir expulsé les oligarques de leurs territoires : elles mènent ainsi une guerre de résistance effective contre l’Ordre mondial.
Le système repose donc sur l’individualisme consommateur des masses. De la maternité à l’achat du cercueil, tout est fait pour nous conditionner à la civilisation technocratique. Le citoyen de l’Ordre mondial est basiquement un consommateur déraciné, sans idées ni valeurs supérieures venant troubler sa bonne intégration dans une société de plus en plus immorale.
Nous avons donc grandi dans un système absolument opposé à toute idée de regroupement et de vie fraternels, particulièrement lorsque ceux-ci s’organisent autour de principes spirituels se plaçant au-dessus de la liberté individuelle de consommer. Mais le vide existentiel propre à cette civilisation provoque chez certaines personnes une volonté de trouver un refuge, par exemple dans la religion, ce qui ne dérange pas le système si cette religion ne contrecarre pas ses plans et lui donne un vernis moral. C’est le cas de l’actuelle religion catholique en Occident. La religion islamique est également utilisée et joue un rôle important dans la destruction de l’identité européenne programmée par l’oligarchie mondiale.
D’autres personnes cherchent quant à elles refuge dans des regroupements philosophiques, thérapeutiques ou spirituels qui impliquent généralement une remise en question du mode de vie. Lorsque de tels individus, des « rouages de la machine», changent de système de valeurs ou pire encore de système social et culturel en se regroupant physiquement, la répression de l’ordre établi commence à se faire sentir. En Occident, par l’intermédiaire des médias, les gouvernements ont ainsi lancé une campagne de propagande contre le « danger sectaire » : vous risquez de perdre votre identité, votre argent, voire votre vie si vous êtes dans une « secte » – c’est-à-dire dans n’importe quel groupe qui s’organise autour d’une doctrine philosophique ou spirituelle sortant du cadre de l’ordre marchand !
En se servant de caricatures de sectes stupides, mais rarement bien méchantes, dont les adeptes attendent de partir en OVNI faire l’amour sur Vénus, ou encore prennent le thé avec Bouddha dans leurs rêves, le système a implanté dans la tête des populations une méfiance et une crainte envers n’importe quel regroupement en marge de la société de consommation et de sa culture.
Dans notre civilisation, l’idée naturelle de choisir un mode de vie particulier avec des personnes qui nous correspondent est éradiquée dès le plus jeune âge. L’éducation nationale est le premier lieu de pression sociale pour que les individus se conforment à l’ordre établi. Ce conditionnement implacable est parfaitement complété par le formatage de la télévision, de la musique et des films, qui sont une promotion constante du système en place. Les jeunes êtres en quête d’un sens à leur existence sont écrasés par cette lourdeur culturelle. Leur besoin infantile de se conformer est exploité sans scrupule par l’oligarchie qui dicte sa loi, crée de fausses voies de rébellion (l’usage de drogues, le gauchisme ambiant, les différentes modes, les hobbies extrêmes, etc.), et présente toute forme de dissidence ou de société alternative comme une mort sociale.
En France, par exemple, ce combat contre les initiatives communautaires ne s'est pas limité à de la propagande médiatique, car une répression d’État s’est mise en place. En 1994 et 1995, le Ministère de l’Intérieur fait liquider l’Ordre du Temple Solaire, et fait passer le massacre pour un « suicide collectif de la secte ».
Bilan : 48 morts en Suisse en 1994, et 16 morts brûlés au napalm dans le Vercors, en France, en 1995 ! Joël LaBruyère1 démontra devant les tribunaux qu’il n’y avait pas eu de suicide collectif, mais bien un massacre organisé de « façon professionnelle ». Cela restera sans échos dans les grands médias qui conserveront la thèse du suicide collectif en reprenant les dires non prouvés des experts mandatés par l’État. Cette tragédie orchestrée fût un prétexte pour déclencher une hystérie « antisecte » en France : toute minorité spirituelle, philosophique ou thérapeutique était susceptible de conduire à... la mort ! Un rapport parlementaire contre les sectes fut donc rédigé, dans lequel se trouvaient des caricatures utilisées par les médias (Raëliens, Témoins de Jéhovah, Scientologie, etc.), mais aussi des communautés chrétiennes, de simples associations de yoga ou encore des organisations politiques nationalistes !
De lourdes procédures judiciaires furent lancées contre certains groupes et des personnes isolées – beaucoup contre des médecins aux positions thérapeutiques non-conformes.
Plus généralement, cette répression n’est pas aussi brutale et directe que celle des dictatures, mais elle prend le masque de la « légitimité démocratique » en usant de la propagande médiatique qui a pour but de vous détruire moralement. Nous avons d’ailleurs récemment expérimenté ce genre d’attaque : nous sommes soudainement devenus une « secte satanique », entre autres calomnies, dès que les médias ont découvert le système communautaire fonctionnant à l’arrière-plan de notre groupe musical « Les Brigandes ». Heureusement, nous sommes soudés, nous avons des convictions, et surtout nous nous moquons des médias bavards à l’usage des décérébrés. Un groupe moins uni aurait pu voir ses membres céder à la panique avec une telle campagne de diffamation !
La répression particulièrement intense de cette « chasse aux sectes » des années 90 fut un renouvellement moderne de la « chasse aux sorcières » menée par l’Inquisition au Moyen-Âge. Cette répression continue aujourd’hui ; par exemple, en Allemagne en 2013, où la police mandatée par le gouvernement fût capable de retirer 40 enfants à leur mère, membres de la paisible communauté chrétienne Tabitha’s Place, invoquant de « mauvais traitements » restés invérifiés. Par ce genre d’action coup de poing, le système cherche à annihiler toute volonté de s’associer dans le but de créer des projets communautaires viables, des foyers de vie échappant effectivement à l’ordre marchand et à sa propagande.
La répression contre les patriotes ou les antimodernistes en Occident est du même acabit que celle qui touchait les minorités spirituelles dans les années 90. Tous commettent le crime de s’opposer d’une manière ou d’une autre à l’ordre établi et sa pensée unique.
Mais la démarche jugée la plus dangereuse pour le système reste le regroupement en clan, c'est-à-dire la construction d’un modèle social et culturel indépendant capable d’accueillir ceux qui ne se satisfont plus du mode de vie offert par l’ordre marchand. Le durcissement du système ne nous laisse pas présager un avenir plus tolérant.
Rappelons que pour nous, un État est noble et juste dans la mesure où il permet à chacun de ses sujets de trouver le sens de sa vie et de partager celle-ci avec la communauté d’esprit que son cœur lui impose, et l’y encourage. Cela suppose l’existence et la cohabitation harmonieuse de différentes communautés fondées sur leur propre vision du monde, mais participant positivement à l’unité culturelle de leur mère patrie. Par contre, un État qui centralise et uniformise son pays dans les ténèbres du matérialisme n’est plus qu’une machine technocratique.
Comment se situe le système russe et celui des Républiques du Donbass sur cette échelle ? C’est une question que nous nous posons. Nous nous doutons en tout cas qu’ils ne peuvent pas être plus liberticides que ne l’est le système français !
L’hostilité de la société moderne envers les initiatives telles que la nôtre ne nous arrête pas. Au contraire, elle renforce notre conviction face à l’urgence de développer d’autres modes de vie à contre-courant de la morne société moderne. C’est par ce sentiment d’urgence qui est le nôtre que nous voudrions terminer cet article :
« Au regard des événements politiques qui bouleversent le monde et l’Occident, une crise identitaire apparaît. Devant la perte des repères, il est nécessaire de revenir aux fondamentaux.
Quel que soit le nombre d’immigrés en France, quel que soit le degré de décadence de la société, chaque jour nous rapproche de notre mort. En attendant celle-ci, le noble effort consiste à élever sa conscience vers la vérité, la beauté et la force (le bien). Tel a toujours été l’axe vertical sur lequel les civilisations humaines se sont développées.
L’homme ou la femme sensibles sont pris dans un état d’urgence qui les pousse à agir pour trouver un sens à cette vie étrange que nous traversons. Les religions et la politique occupent assez bien la majeure partie des personnes volontaires et désireuses de « changer les choses ». Mais l’esprit lucide qui a perdu l’espoir dans la politique et les religions décadentes d’aujourd’hui, cet esprit qui reste debout malgré tout, que lui reste-t-il ? Pressé par l’urgence de trouver un sens, il va se perdre dans des études infinies ou dans des expériences personnelles. Il va vieillir seul, et ça en sera fini de lui.
La meilleure chose à faire pour un tel esprit, lucide et encore frais, en quête de vérité, de beauté et de force, est de chercher ses semblables, des frères d’armes avec qui partager le combat de l’existence. Le seul sacrifice utile est celui de notre individualisme, ce vampire qui suce notre vie en nous offrant la liberté de mourir seul, faible et stupide.
Chaque être humain conscient est devant cette problématique : vivre mécaniquement le chemin social « normal » ou prendre en main son existence pour la porter à un haut degré d’intelligence. Par « intelligence », nous entendons une conscience aiguë de tout ce qui vit. Cette conscience se manifeste par un comportement et des actes qui n’ont plus rien de commun avec la société occidentale corrompue qui nous a vus naître.
Nous parlons aux personnes qui étouffent dans l’enfer technico-américain qui s’est imposé sur toute la Terre.
Nous parlons à ceux qui ressentent le désir de tout quitter pour vivre la vie qu’ils auront choisie.
Nous parlons à ceux qui n’ont pas peur à l’idée de s’associer intimement avec d’autres afin de former un bloc capable de les protéger de l’air triste et mortifère de la société moderne.
Nous parlons à ceux qui n’ont plus rien à perdre, que l’on n’a pas à convaincre avec des arguments intellectuels et qui sont prêts à remettre en cause tout ce qu’ils ont appris.
Notre message s’adresse aux âmes combattantes, parées pour la révolution intérieure et extérieure en vue de se libérer de l’emprise de l’Ordre mondial.
L’urgence appelle à la formation de clans pour embrasser une vie digne et libre. »
(Extraits du Manifeste des Clans du futur, à paraître prochainement)
A.D.
1Joël LABRUYÈRE : Auteur de L’État inquisiteur et de Kali Yuga, fondateur de l’association L’Omnium des Libertés pour la défense des minorités spirituelles. Il est le créateur du concept des « communautés du futur » dont nous avons parlé dans l’article précédent. Cela fait dix ans qu’il met sa théorie en pratique en dirigeant notre clan qui s’est regroupé autour de lui. Il est également le directeur artistique et l’auteur des chansons du groupe musical Les Brigandes.
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