Vraisemblablement, la Russie est de plus en plus à la mode. Et malgré les clichés selon lesquels l’État russe n’exporte que les hydrocarbures et de l’armement, le pays prouve aujourd’hui qu’il attire de plus en plus au niveau de la culture et de l’éducation.
À l'époque soviétique, l'enseignement universitaire en URSS faisait partie des meilleurs au niveau mondial. En pleine guerre froide, le pays, à travers ses universités, voulait d'une part rayonner dans un domaine supplémentaire et d'autre part, former des cadres étrangers, le plus souvent originaires des pays s'étant tout juste libérés de la colonisation. L'objectif était de disposer d'alliés fidèles dans les pays concernés. Cette méthode fonctionnait plutôt bien, puisque de nombreux cadres supérieurs de pays asiatiques, africains et latino-américains, y compris plusieurs chefs d'État, ont été formés en URSS.
Plusieurs universités soviétiques ont largement contribué à cette mission. Parmi elles, évidemment l'Université d'État de Moscou, mais aussi et surtout l'Université de l'Amitié des Peuples Patrice Lumumba. Nommée à l'époque en l'honneur du grand leader panafricaniste congolais, assassiné peu après l'indépendance de son pays, elle s'appelle aujourd'hui l'Université russe de l'Amitié des Peuples (RUDN).
Depuis la fin de l'URSS et les changements idéologiques qui s'en sont suivi, RUDN continue de garder une autorité indéniable en termes de formation à l'international. Elle a ainsi accueilli plusieurs représentants des élites non-occidentales, dont Mahmoud Abbas, l'actuel président de l'autorité palestinienne, mais ce n'est pas tout: elle forme des ressortissants de plus de 160 pays, un chiffre impressionnant qui fait de l'université non seulement la plus internationale au niveau de la Russie et de l'ex-URSS, mais aussi l'une des plus cosmopolites au niveau mondial. Et vraisemblablement, l'établissement ne compte pas s'arrêter en si bon chemin, au moment où l'enseignement universitaire russe devient de nouveau de plus en plus prisé.
Autre indice de l'engouement pour la Russie et ses formations, l'apprentissage de la langue russe dont la demande grandit actuellement presque aux quatre coins du monde. Les avancées géopolitiques de la Russie depuis ces dernières années et le fait de s'être imposée comme l'une des principales forces motrices du monde multipolaire ne sont pas étrangères à ce processus.
D'autre part, différents événements internationaux organisés par la Russie au cours des dernières années, dont les JO d'hiver de Sotchi, ont montré à l'opinion internationale la capacité d'ouverture sur le monde de la Russie, malgré l'hystérie antirusse qui frappe les médias mainstream. Et lorsqu'on se souvient que la Russie accueillera un autre événement majeur l'année prochaine, à savoir la Coupe du monde de football, on comprend encore plus l'intérêt grandissant pour la Russie, sa langue et sa culture, ainsi que ses formations universitaires.
Pour en revenir justement aux études supérieures, la Russie a toutes les chances de retrouver une place de leader mondial dans ce domaine. Si la difficile période de transition qui a suivi la chute de l'URSS a joué un rôle clairement négatif dans ce domaine, elle semble aujourd'hui révolue. Après ces errements, la Russie souhaite retrouver le niveau qu'elle avait en termes universitaires durant la période soviétique, en capitalisant sur l'expérience passée tout en préservant ses nouvelles priorités idéologiques. À suivre.
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