La conversion de la Russie au Christianisme remonte à l’an 988. Déjà en 867, le Patriarche de Constantinople communiquait aux autres religieux orientaux le grand intérêt du peuple russe pour la religion chrétienne. Le Patriarche Photios 1er avait envoyé dans cette terre l’un de ses évêques. La graine était semée, mais après l’enthousiasme initial du peuple pour la religion chrétienne, fit suite un retour au paganisme. Le précieux « manuscrit nestorien », la source la plus ancienne d’informations sur la Russie, qui est un ensemble de chroniques allant de l’an 850 à l’an 1100, nous fait comprendre clairement comment au Xème siècle la Russie était fondamentalement païenne.
Lorsque le Prince de Kiev, Vladimir 1er, se convertit au Christianisme en 988, il y avait déjà beaucoup de chrétiens en Russie, mais l’adhésion du Prince fut fondamentale, pour que le Christianisme réussisse à être la religion de la majeure partie de la population. Au début, la conversion du Prince parut une conversion forcée par l’Empereur Basile II, qui consentit à lui donner comme épouse sa sœur Anne, à une condition : la conversion de Vladimir. Bien vite il comprit que le Prince était attiré de façon spéciale par le Christianisme. Après sa conversion, Vladimir abandonna ses autres femmes, les idoles païennes furent totalement éliminées et de nombreuses Eglises commencèrent à surgir en Russie. Vladimir contribua énormément à la fondation du monastère du Mont Athos. A sa mort, son corps fut divisé en de nombreuses parties et ces parties furent conservées, bien avant sa canonisation, dans les Eglises et dans les Monastères, fondés par le généreux Prince, Saint Vladimir est commémoré, aussi bien par l’Eglise russe que par l’Eglise catholique, le 15 juillet.
La grand-mère de Vladimir, Olga, contribua beaucoup à son éducation. Olga détenait aussi le pouvoir, pendant les campagnes de guerre du père de Vladimir, Sviatoslav. Sa mère Mallousa effectuait d’humbles tâches au palais, dans les sagas scandinaves, elle est décrite comme une prophétesse, qui préférait habiter dans les cavernes aux environs de Kiev.
Le Monastère des cavernes fut fondé par les moines Antoine et Théodose en 1051, sur le mont Berestov. Kiev était alors la ville principale de Russie. Très rapidement ce Monastère devint très connu et, au Moyen-Âge, les pèlerins y affluaient très nombreux, même de lieux très lointains.
Actuellement le Métropolite de Kiev réside dans ce Monastère. En langue ukrainienne le nom du Monastère est Pecerska Lavra, en langue ancienne russe pecera signifie grotte et lavra signifie Monastère, ou plutôt c’est ainsi que l’on définit un Monastère d’une importance particulière. Le Monastère a été déclaré « Patrimoine de l’Humanité » et c’est un bien protégé par l’UNESCO.
Comme nous l’avons dit, le Monastère des cavernes fut fondé en 1051, mais déjà en 1018 il y avait plus de trois cent églises à Kiev. San Nestor, dans ses écrits sur la vie de Saint Théodose, nous donne de nombreuses explications sur les origines du Monastère. Le premier religieux qui alla vivre dans les grottes fut Saint Hilarion, qui se rendit là pour pratiquer l’ascèse, avant d’être nommé métropolite.
Quelques années plus tard, un certain nombre de moines allèrent habiter dans les cavernes : Antoine, Théodore, Barlaam et Nikon. Le nombre de moines s’accrut rapidement et il fut nécessaire que le Monastère soit dirigé par un Père Supérieur ; par la suite, lorsque Barlaam fut nommé évêque, Théodose prit en charge la direction du Monastère. C’est pendant cette période que commencèrent les travaux pour unir les grottes et les agrandir. On construisit d’autres cellules et d’autres édifices destinés à servir d’ateliers pour les moines, dont l’un des travaux était la peinture des Saintes Icônes.
Théodose introduisit aussi de nouvelles règles monastiques. L’œuvre majeure portée à terme, durant la direction de Théodore, est sans doute la cathédrale. La Chapelle et les cellules du monastère étaient construites en bois, pour la Cathédrale on utilisa de la pierre comme matériel. Les travaux commencèrent en 1073 et finirent en 1089.
Au début du XIIIème siècle l’évêque Siméon raconta les évènements extraordinaires qui s’étaient passés au Monastère des grottes de Kiev, le Panterikon des grottes de Kiev, comme a été intitulé son récit est donc particulièrement providentiel et nous fait découvrir de nombreux évènements merveilleux. Le lieu, où fut érigée l’Eglise, fut indiqué aux moines par le Seigneur, et l’Eglise fut dédiée à l’Assomption de la Vierge. Le Panterikon nous apprend que de très nombreux miracles se produisirent au Monastère des grottes. Le Monastère s’étendit et occupa grande partie d’une colline ; bénéficiant de sa position surélevée et de la protection du fleuve Dniepr d’un côté, il fut utilisé comme forteresse pendant le Moyen-Âge. Au cours des siècles ce Monastère devint de plus en plus un point de référence pour la ville. Le Lavra accueillit des écoles, devint un hôpital et servit de refuge pour ceux qui fuyaient des ennemis et de graves famines. Les artistes qui se formèrent à l’intérieur du Monastère devinrent célèbres et leur célébrité passa les frontières de la Russie : on parle ici des moines peintres d’icônes et des moines architectes, qui construisirent des Eglises magnifiques, célèbres pour leurs coupoles dorées.
Le Monastère fut endommagé par les invasions mongoles mais résista. Au cours des XVIIème et XVIIIème siècles le Monastère se développa ultérieurement et atteint les dimensions actuelles.
Les moines furent les premiers Kiev à pouvoir imprimer de nombreux livres de grande qualité, car ce fut le Monastère qui eut la première presse à imprimer en Ukraine.
Les moines apportèrent une contribution considérable, décisive pour la fondation de la première université de l’Est de l’Europe : l’Université de Kiev. L’Eglise dédiée à l’Assomption de la Vierge fut détruite par les troupes nazies, qui occupèrent Kiev en 1941. Un projet fut financé par l’état ukrainien pour la reconstruction de la cathédrale, mais toutes les activités furent supprimées sous le régime soviétique.
Actuellement le Monastère des grottes est le siège d’importants musées, entre autres le musée du livre, des arts décoratifs et le musée des trésors historiques.
D.A.R.
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