Le comment, tout le monde le connaît. Tout a commencé par une vidéo d'un conseiller de Macron, Benalla, un civil et un privé responsable de sa sécurité, dont la carrière soulève beaucoup de questions, se retrouvant selon l'Élysée comme « observateur » le 1er mai dans une manifestation et tabassant des passants en arborant un casque des forces de l'ordre et un brassard de police, sans en avoir le droit. Il a fallu attendre le retour de Macron de la finale de foot à Moscou, pour que le scandale explose. Pour des faits datant du 1er mai. Si l'on sait tous comment le scandale a explosé et s'est diffusé, l'on ne sait absolument pas pourquoi. Benalla n'est pas la cause du « Macron Gate », c'est le moyen. Cela devrait nous faire réfléchir, entre deux révélations croustillantes.
Le 18 juillet, d'un coup d'un seul, le journal Le Monde a identifié dans une vidéo de la manifestation du 1er, un conseiller de Macron, Benalla, sous un casque, portant un brassard de police et tabassant allègrement. Alors qu'il n'est pas membre des forces de l'ordre.
Je ne suis pas particulièrement une fervente supportrice de Macron, mais, tout de même, cette histoire n'est pas claire ...
Tout d'abord, pourquoi a-t-il fallu tellement longtemps pour « identifier » « par hasard » un conseiller de Macron ? Peut-être parce qu'il y avait beaucoup de vidéos, qu'il était casqué, que ce n'était pas facile ? À moins que « l'on » ait aidé les journalistes à regarder au bon endroit ?
Ensuite, le comportement des journalistes est surprenant. Quand il s'agit de Macron, la Pravda revit, seuls les éloges sont admissibles, si la critique est inévitable, elle est toujours minimisée et les raisons vites oubliées.
Peut-on penser que tout à coup, nos journalistes, et surtout ceux du Monde, après avoir relu le Code d'éthique de leur profession, aient eu une révélation et se soient pris, tous en même temps, pour des journalistes ? C'est possible de le croire. D'ailleurs, je refuse toujours de croire que le Père Noël n'existe pas.
Le monde serait tellement plus beau avec des journalistes conscients de leurs obligations, avec des politiciens responsables, des juges indépendants de la politique et du business et un Père Noël nous apportant des cadeaux chaque année.
De plus, si les faits reprochés sont, certes, choquants, ils sont un peu légers pour une affaire d'État. Or, nos chers journalistes l'ont bien compris et les coups ainsi que le port illégal d'insigne ne fut qu'un début. Un début au grand déballage de ce qui est présenté comme le « Système Macron ». Recours au privé (et non au système public), avec pré-bandes, avancements étranges, clés qui se baladent, salaires contradictoires, rêve de gloire, de ce qui brille, sans goût, sans sens de l'État. Des scandales à tous les coins de rues. En passant même par les loges maçonniques. Tout y est et en un temps records. Du coup, forcément, ça oblige à se poser des questions. Les journalistes ne le savaient pas avant ... ou n'en parlaient pas avant ? S'ils ne le savaient pas avant, pourquoi tout à coup ont-ils voulu savoir et voulu le publier ? Et s'ils savaient avant, pourquoi n'en parlaient-ils pas ? Si dans mes lecteurs il y a des journalistes, et je sais qu'il y en a, auriez-vous le temps de répondre à ces simples questions en commentaire ? Sincèrement, ça m'intéresse, et je suppose que l'intérêt pour vos réponses sera très large.
Le silence de Macron et la manière dont les uns et les autres passent leur temps à se contredire et à charger l'Élysée, laissent supposer la chasse à l'homme. Mardi soir, Macron vient de sortir d'une semaine de silence, même son twitter est mort (il doit se souvenir de Fillon ...) pour déclarer que s'il y a un responsable, c'est lui.
Et en effet, c'est lui. Lui le responsable ... et la cible. Mais pourquoi tout à coup la machine s'est-elle mise en route ? N'a-t-il pas suffisamment rempli le contrat de déstructuration de l'État pour lequel il a été lancé ? S'est-il pris à rêver d'être un véritable Président, qui rencontre Trump et Poutine, décide d'aller se rendre trois fois en Russie (au Forum économique de Saint-Pétersbourg, à la demi-finale et à la finale) faisant voler en éclat l'isolement politique du Mondial ? Peut-on croire qu'il y ait encore des « forces saines » dans le pays qui, choquées par ce qui se passe, aient suffisamment de poids pour faire faire une volte-face à la presse main stream, quand elles n'ont rien pu faire contre le coup d'état médiatico-juridique qui a porté Macron au pouvoir ? Bref, ce scandale monté en affaire d'État, en révélation d'un « Système Macron » où trouve-t-il sa source, son impulsion ?
Cette question m'intéresse beaucoup plus qu'une énième révélation sur les frasques d'un Benalla. Car en fonction de sa réponse nous aurons soit la chance de voir un réel nettoyage de notre système politique (n'oubliez pas que le Père Noël existe tant que son inexistence n'est pas démontrée), soit-il ne s'agira que d'un rappel à l'ordre au « petit Macron » qui reviendra à sa place d'exécuteur des basses-œuvres, soit ... il s'agira d'un prétexte pour encore affaiblir les institutions étatiques. La présidence affaiblie, salie, la Ve république a vécu et l'on pourra nous vendre une VIe parlementaire, totalement maîtrisable.
Et alors, je ne vois pas de raison de me réjouir avec la majorité criante.
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