Le nouveau président ukrainien a débuté ses nominations. Pour l'instant, l'on retrouve dans sa nouvelle administration essentiellement des proches de l'oligarque Kolomoïsky et ses proches du show-business. Avant de revenir sur la composition de l'équipe de Zelensky lorsqu'elle sera complète, arrêtons-nous un instant sur les toutes récentes déclarations de son chef des armées, le général Khomtchak, principalement devenu célèbre pour l'échec sanglant d'Ilovaisk en 2014, où il a abandonné ses hommes après les avoir conduits au massacre. Ce grand stratège vient, en revanche, de reconnaître que le conflit dans le Donbass est une guerre civile. Revenons sur ses déclarations.
Rouslan Khomtchak, le nouveau chef des armées ukrainiennes est un militaire de carrière. Ses liens avec l'oligarque Kolomoïsky, qui se tient dans l'ombre de Zelensky, ont été tissés en 2013, lorsqu'il a pris la tête de la garnison de Dniepropetrovsk.
Lors de la phase chaude du conflit dans le Donbass, Khomtchak était à la tête des troupes situées à l'Ouest de Donetsk et a personnellement dirigé les opérations lors du désastre militaire pour l'Ukraine de Ilovaïsk en 2014. Depuis 2016, il est à la tête de l'armée de terre.
Sa nomination comme chef des armées n'est certainement pas due à ses grands exploits militaires, plutôt à sa bonne ligne idéologique et à ses relations avec Kolomoïsky. Afin qu'il n'y ait pas d'espoir déplacé quant à une possible évolution vers un règlement pacifique et politique de la situation dans le Donbass, voici ses premières déclarations, qui ne laissent place à aucun doute.
« Nous n'étions moralement pas prêts à tirer sur les nôtres. C'était une barrière psychologique sérieuse qu'il fallait dépasser. Aujourd'hui ces parachutistes font preuve de courage ! »
Donc le général Khomtchak reconnaît que la guerre dans le Donbass est une guerre menée contre les siens, pas contre une armée étrangère. C'est bien une guerre civile.
Mais justement, « les siens » sont devenus pour Kiev des « terroristes », sur lesquels il est donc justifié de tirer :
« Ils ont réussi à dépasser cette barrière psychologique, quand ils ont compris qu'autrement il n'y aurait plus de pays. Contre nous se battent non seulement des terroristes, mais une armée bien équipée, parfois mieux que la nôtre. Nous avons dépassé ce moment où nous nous sentions contraints. Maintenant, rien ne nous contraint. Ce qui est important est que les terroristes marchent en arrière, qu'ils reculent. Ce qui signifie que nous agissons correctement. »
Le général à la tête des armées ukrainiennes déclare donc que Kiev ne considère plus les habitants du Donbass comme leurs concitoyens, mais comme des terroristes, donc l'ennemi qui met la « Patrie post-Maïdan » en danger. Il faut donc les écraser. Autrement dit, les forces armées ukrainiennes ont été reconditionnées, les soldats n'ont plus aucune barrière morale, ce que manifestement ce pouvoir considère comme une grande victoire.
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