Malgré la crise que le monde vit actuellement à cause du Coronavirus, les États-Unis persistent dans l’application de leur idéologie guerrière, essayant de profiter de la situation mondiale extrêmement difficile, afin d’accomplir leurs projets au Moyen-Orient. Des données concrètes et des informations révélées le 19 mars par le New-York Times laissent présager une éventuelle opération militaire contre l’Irak, en l’occurrence contre sa résistance.
L’armée américaine s’est redéployée en quittant les bases militaires du K1 et Kayara ainsi que d’autres bases considérées de tailles petites et moyennes, pour regrouper ses troupes dans ses bases militaires de Ain Al-Assad et d’Erbil. Les États-Unis se trouvent dans une phase très délicate en Irak, comme dans l’ensemble du Proche-Orient, notamment après le vote du parlement irakien d’une loi exigeant le
départ définitif de son armée, à la suite de l’assassinat du général Qassem Soleimani et son compagnon Mahdi Al-Mouhandes et leurs camarades.
Les États-Unis semblent travailler actuellement sur deux stratégies parallèles en Irak. La première est un plan de frappes militaires contre la résistance irakienne, notamment les brigades du Hezbollah d’Irak, afin de tenter de briser ces groupes qui constituent l’obstacle suprême pour son maintien en Irak. Cependant, frapper le Hezbollah irakien est aussi considéré comme une tentative d’affaiblir son homologue libanais, ce qui laisse penser qu’«Israël» n’est pas loin de ces manœuvres. La seconde stratégie consiste à inviter les irakiens à un dialogue politique. La question est quelle forme prendra ce dialogue ? Qui sont les irakiens qui participeront ? Quels sont les objectifs envisagés ? Toutefois, les américains tenteront par ce dialogue de transformer leur présence en Irak, d’une forme militaire à une forme économique. Les militaires deviendront des chefs d’entreprises, des entrepreneurs et des investisseurs. Ce qui permettra aux États-Unis de se maintenir en Irak et continuer leur ingérence, spoliant ses richesses pétrolières. L’histoire récente a bien montré que les États-Unis n’ont jamais respecté l’Irak ni en tant qu’institutions politiques, ni en tant que peuple. Donald Trump ainsi que son administration savent pertinemment que leur présence en Irak et au Moyen-Orient va être à l’avenir très compromise et intenable, donc ils tentent plusieurs stratagèmes, dont l’idée de frappes préventives contre la résistance irakienne, et les négociations politiques qui leur permettent de gagner du temps. L’objectif des américains est bien clair pomper les richesses pétrolières de l’Irak, tout en menant une guerre d’usure contre l’Iran et la Syrie.
Un scenario de frappes militaires contre la résistance irakienne peut aboutir à des ripostes contre les soldats américains en Irak, voir au Moyen-Orient. L’administration Trump opterait pour ce choix afin de détourner les attentions de ses politiques défaillantes, la dernière en date étant la crise du Coronavirus. La fuite en avant face au recul des États-Unis au niveau international, depuis l’arrivée de Donald Trump au pouvoir serait-elle une nouvelle guerre au Moyen-Orient sous la fausse bannière de la lutte contre le terrorisme ? Cependant, toutes potentielles opérations militaires en Irak pourraient-elles constituer également une explication au désespoir de Donald Trump de se voir élu pour un second mandat ?
Toutefois, deux théories s’affrontent actuellement au sein de l’establishment américain. La première consiste à démontrer les difficultés des États-Unis d’admettre devoir quitter le sol irakien, laissant derrière eux une manne pétrolière et financière conséquente. Les adeptes de cette vision n’admettront pas non plus des opérations contre leurs militaires présents en Irak, d’où l’idée de frappes préventives contre la résistance irakienne.
William H. SeelyLa seconde théorie met en garde contre de telles formes d’opérations en Irak.
De surcroît, le commandant de l’état-major américain en Irak se fait le porte-parole de ce camp qui estime bien l’ampleur des dégâts et les conséquences désastreuses que cela pourrait avoir sur les États-Unis, d’où la nécessité de tenter une négociation politique, avec des personnalités et des groupes qui leurs sont proches et fidèles.
Toutefois, les États-Unis sont conscients que leurs marges de manœuvres sont très réduites en Irak. De ce fait, ils essayent d’exercer une pression politique et en même temps mener une guerre psychologique.
Tout présage de nos jours de frappes américaines contre la résistance en Irak et l’arrivée de Mike Pence et ses réunions avec des responsables politiques de premier rang s’inscrivent dans ce registre. Enfin, les États-Unis se rendent bien compte qu’ils ne sont plus les bienvenus en Irak, donc ils s’engagent dans une démarche suicidaire pour eux ainsi que pour leurs alliés au lieu de développer la voie de la raison et la logique d’entente et de paix avec les autres.
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