Oui, nous faisons l’expérience d’une évolution climatique historique. Oui, cette évolution constitue un vrai défi pour les conditions de vie de l’espèce humaine.
Devons-nous nous arrêter pour autant aux propos catastrophistes de Greta Thunberg ?1 L’espèce humaine a connu très régulièrement des annonceurs de la fin du monde, particulièrement pendant les périodes troublées. On les appelle « millénaristes » et leur pensée est souvent plus de l’ordre de la croyance que de celui de la raison. Sur la question du climat, nous ne pouvons pas nous laisser submerger par l’émotion, voire par la peur, mais exercer notre raison, surtout quand la propagation de cette peur est financée par des milliardaires et des lobbys dont les intérêts sont bien opaques.
Quatre grandes divergences majeures existent entre ceux que l’on peut appeler « les écolo-millénaristes », qui prônent le grand effondrement, et les promoteurs d’une écologie humaniste, une écologie de Droite. Il est urgent de les expliciter.
Première divergence :
les efforts de chaque Nation doivent être proportionnés
Les écolo-millénaristes proposent comme solution au réchauffement climatique2 de diviser par 6 ou 8 les émissions de CO2, sans tenir compte de la situation de chaque pays. En France, où nous pesons 1 % du problème, cela revient à consentir à des efforts hors normes pour bouger quelque dix millièmes de température. Que se passe-t-il concrètement à Washington, Pékin et New Delhi, là où se joue le cœur du problème ? On nous rétorque que la France doit faire autant d’efforts que les autres, alors que nous sommes de biens meilleurs élèves, « pour montrer l’exemple ». Qui peut croire que si demain la France renonçait à la bombe nucléaire, Pékin la suivrait, par exemple ? C’est naïf.
Deuxième divergence : adapter nos modes de production ne veut pas dire les détruire
Les écolo-millénaristes n’expliquent jamais ce que signifie exactement cette division par 6 ou 8 des émissions de CO2 : la fin de l’élevage3 car il produit des GES (d’où l’insistance sur le véganisme), la fin d’une partie de l’industrie, la fin des déplacements aériens (et donc des échanges, et du tourisme). Ce sont donc des millions d’emplois concernés. Faut-il jeter une partie du pays dans la pauvreté pour leur bien ? Pourquoi n’a-t-on pas de débat démocratique ?
Troisième divergence :
il faut explorer le champ des technologies existantes ou nouvelles qui peuvent nous permettre de relever le défi
En effet, les écolo-millénaristes refusent que la Science puisse régler le problème du CO2 : on ne peut pas « tricher » en captant le CO2 dans le sol, la diminution des émissions ne peut passer que par un alter-modèle. Seul un changement de modèle capitaliste au profit d’un modèle malthusien (diminution de la population notamment) et « sobre » (un euphémisme pour remettre en cause à peu près tous les usages actuels) est acceptable. Rappelons que des solutions existent, qui relativisent l’agitation et la panique : la start-up canadienne Carbon Engineering pourrait par exemple avoir la solution idéale pour capturer les émissions de gaz carbonique à grande échelle.
Elle a en effet imaginé un bâtiment capable d’aspirer chaque année autant de CO2 dans l’atmosphère que 40 millions d’arbres. Le projet de Carbon Engineering est en partie financé par le milliardaire Bill Gates4.
Dans le même état d’esprit, en France, les écolo-millénaristes détruisent les centrales nucléaires qui permettent de lutter contre le réchauffement climatique en décarbonant l’économie. Cherchez l’erreur ! La raison : là encore, on invoque le « danger nucléaire » en agitant les peurs.
Quatrième divergence : l’humain n’est pas l’ennemi de la planète, il doit rester au cœur de nos projets
Le plus grave enfin : les écolo-millénaristes veulent évacuer l’Homme de leur raisonnement intellectuel. En effet comme je l’ai déjà écrit, ils se focalisent sur la peur et le diagnostic, en gelant derrière tout débat. Or, un médecin peut être le premier à détecter une maladie mais être mauvais à la soigner. Pour l’écolo-millénariste, le vrai problème de la planète, son cancer, c’est l’humain. L’humain qui produit, transforme, détruit, pille, chasse. Une des solutions serait ainsi de faire moins d’enfants, avancent même certains.
Tous ont un argument massue : face au danger, un seul chemin est possible. En faisant cela, ils nient la capacité de choix de l’homme sur son destin, le rôle de la démocratie (qui doit pour eux s’effacer devant l’Expert). Plus pernicieux, en expliquant que l’Homme doit respecter la Nature et s’adapter aux contraintes, ils remettent en cause involontairement l’apport du judaïsme, du christianisme, et des Lumières qui fait de l’Homme le cœur de tout système. Ce n’est plus la loi de Dieu, comme au Moyen-Age qui doit s’imposer, mais celle de la Planète. Celle-ci a ses clercs, ses dogmes, ses excommunications. Ne pas écouter la bonne parole, c’est être climatosceptique5, l’équivalent de sataniste ou païen il y a mille ans. Voilà comment le parlementaire est sommé d’aller écouter le sermon car la vérité n’est plus dans l’hémicycle, dans la démocratie héritée de l’Humanisme, mais en surplomb des hommes.
En conclusion, il ne faut pas nier que notre modèle de consommation est excessif et que nous avons abîmé une partie du globe non seulement en extrayant des ressources mais surtout en artificialisant, en urbanisant, en polluant. De là, au nom de l’urgence, à vouloir basculer sans débat dans un modèle soi-disant anticapitaliste mais surtout antihumaniste, il y a une grande marge. Surtout quand ce millénarisme vert s’acoquine avec la mondialisation qu’il prétend exécrer en soutenant un gouvernement qui ratifie le CETA6.
On ne bâtira pas une écologie alternative sans la connaissance, sans la science, sans le débat et surtout sans l’homme.
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