Anne-Laure Bonnel, jeune réalisatrice se rend dans la région du Donbass, à l’est de l’Ukraine, à la rencontre de la population russophone dans le but de recueillir leur parole. Elle capte les images terribles d’un désastre humanitaire sans précédent à quelques heures de vol de Paris.
Donbass est un road-movie immersif, un film documentaire saisissant dans un pays déchiré.
Parce ce que la guerre est partout mais qu’elle nous semble, malgré tout, étrangère et lointaine, la jeune cinéaste Anne-Laure Bonnel est allée à sa rencontre. Aujourd’hui, la communication 2.0, Internet et les chaînes d’information en continu nous incitent à consommer quotidiennement l’information à un rythme effréné, une actualité en chassant une autre.
Anne-Laure Bonnel a choisi de s’arrêter sur la guerre dans son universalité, en plein cœur de l’Europe.
Elle l’explore et la vit en pénétrant les cicatrices de la population civile russophone à quelques heures de vol de Paris. La cinéaste prend le temps de s’arrêter et s’intéresse au quotidien des civils, premières victimes du chaos. A travers son film, elle nous fait vivre leur peur perpétuelle, leurs souffrances indélébiles, leurs deuils sans cesse renouvelés.
Contexte
Tandis que le mouvement du Maidan entraîne à Kiev la désignation d’un nouveau gouvernement « pro-européen », une insurrection éclate dans la région du Donbass, à l’Est du pays. Face à ces nouveaux dirigeants qui les inquiètent, les régions de Donetsk et de Lougansk, frontalières de la Russie, entrent en révoltent.
Le gouvernement ukrainien répond par la force, les bombardements s’abattent sur les deux régions. Le conflit a déjà entraîné la fuite de presque 2 millions de personnes et fait plus de 10.000 morts.
La jeune réalisatrice s’est rendue sur le terrain en Janvier 2015. De ce conflit en zone séparatiste, nous Français, ne savons en réalité pas grand-chose puisque le gouvernement ukrainien limite l’accès des journalistes à la zone de conflit, malgré les vives critiques d’Amnesty International et des gouvernements occidentaux.
De son « voyage », elle a ramené des images authentiques, brutes, des fragments de souffrance de gens ordinaires dans leur vie quotidienne. Sans tomber dans le voyeurisme, mais plutôt dans l’humanisme, elle livre un récit à hauteur de civils, d’êtres humains, d’enfants, de parents, de grands-parents, loin de toutes considérations politiques.
Le film
Donbass est une ode à la paix universelle dans un monde où la violence des hommes gagne de plus en plus du terrain.
Donbass est un film coup de poing, un témoignage rare sur la réalité de la guerre
Donbass est un film sans parti pris, qui donne la parole aux oubliés et aux opprimés.
Donbass est un film qui illustre une vérité encombrante. Une vérité que l’on ne voit pas : les blessures intérieures des civils qui tentent de survivre dans le chaos. Parce que la guerre est une énigme dont le feu tourmente avant tout les populations.
Donbass est un film qui montre la réalité en face. Ce voyage au bout de la violence est comme un miroir qu’il nous tend. Il apporte un éclairage engagé et précieux sur les événements contemporains qui se déroulent, aujourd’hui, en Europe de l’Est.
Anne-Laure Bonnel a 33 ans lorsqu’elle décide de partir filmer la révolte contre le gouvernement ukrainien qui frappe l’est de l'Ukraine.
Depuis 2007, Anne-Laure enseigne la conception de projets audiovisuels à l’Université de Paris I Panthéon-Sorbonne et à l’INA.
Elle a commencé sa carrière comme scénariste, en écrivant notamment pour les installations de l’artiste Yann Toma au Musée de l’Homme à Paris et pour les projets de la Fondation EDF Electra.
En 2007, elle réalise un documentaire « Coucou papa », dans lequel elle film sans fard le cancer de son père, documentaire qui remportera le Prix de la Ligue contre le Cancer.
Sensibilisée aux injustices sociales, elle collabore au scénario de « Cinéastes et Papillon » de Shue Aiello, réalisatrice de films documentaires consacrés aux questions d’identité et de société posées par l’histoire coloniale de la France en outre-mer.
De 2011 à 2014, Anne-Laure travaille pour la société BLACKMOON PRODUCTIONS aux côtés de Patric Jean, auteur et réalisateur belge. Elle y conçoit des expériences interactives, imagine de nouvelles narrations pour le transmédia et le documentaire sur des sujets sociétaux.
Auteur de documentaires audiovisuels et transmédias, elle est lauréate du concours scénario de flux innovant 2013 TV LAB France Télévisions coordonné par Boris Razon, avec « Lazarus lève le voile », un magazine novateur qui vise à bouleverser les idées reçues (diffusé en septembre 2014 sur France 4).
Avec « Lazarus-Mirages », une expérience transmédia pour France 3 et la RTBF, comprenant un site web, une vingtaine de modules interactifs, un blog, un jeu, des débats sur les réseaux sociaux, deux documentaires interactifs de 52 minutes, des incursions dans le monde réel et une série de vidéos sur Dailymotion, Anne-Laure développe un ensemble de vecteurs au service d’un projet : la pensée critique, le scepticisme et la raison.
Lors de sa dernière collaboration avec BLACKMOON PRODUCTIONS, elle développe « Mitard », une expérience de théâtre interactif sur l’enfermement carcéral financée par la région Nord Pas-de-Calais et le fonds Expérience Interactive Pictanovo.
« Donbass » est son premier long métrage documentaire.
V.T.
Retrouvez notre ami Vladimir TCHERNINE dans son dernier ouvrage
Statistiquement parlant, le nom de Vladimir Vladimirovitch Poutine, VVP pour les intimes, est un des plus consultés sur le Net au niveau mondial. Vladimir Poutine demeure depuis trois ans d’affilée, selon Forbes et Gallup, l’homme le plus puissant de la planète. Alors que l’attitude envers la Russie change au gré des événements et de leur interprétation, les lecteurs de ce livre seront surpris d’apprendre que « Vladimir le terrible », dépeint par nos médias comme un dictateur sanguinaire est en Russie la cible privilégiée des faiseurs d’anecdotes. En russe, anecdote, un des nombreux emprunts au français, a pris une signification particulière. Il ne s’agit pas comme en France d’un fait historique curieux et amusant, mais d’une histoire drôle, inventée on ne sait par qui, qu’on appelle également « une courte » ou « une dernière ». Alors qu’en Occident les histoires drôles politiques provenaient essentiellement des humoristes et de la presse, c’étaient les Soviétiques lambda qui les imaginaient en URSS. Même à l’époque de la « stagnation », sous Brejnev, notre journée de travail commençait systématiquement avec une anecdote politique racontée par un collègue. Quelques décennies après la fin de l’URSS, cette particularité culturelle n’a fait que s’amplifier. Sauf qu’au lieu d’être racontées à mi-voix comme pendant un demi-siècle dans les cuisines moscovites, ces anecdotes ont été prises en charge par le Paysage Audiovisuel Russe (PAR) et par Internet. Un phénomène culturel incontournable et incontrôlable !
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