Le problème est que la vision mondialiste en a déjà probablement décidé autrement.
Pour l’Angleterre, il s’agissait : d’une part de diminuer la puissance de la France et de l’Allemagne en les faisant s’entrechoquer et, d’autre part, d’achever la destruction de l’Empire Ottoman afin de contrôler depuis la Palestine le pétrole du Moyen-Orient ainsi que la route des Indes. Visiblement, la première guerre mondiale, même si les objectifs fixés étaient globalement atteints, ne suffirait pas. L’isolationnisme américain, issu de la « Doctrine Monroe » de 1823 était trop important pour permettre la prise de contrôle du reste du monde via la Société Des Nations créée à l’initiative du Council on Foreign Relations en 1920. Le CFR lui-même avait été créé en 1919 sur la base la « Round Table » de 1909 créée en Angleterre par notre groupe anglais [4].
La création de la BRI en 1930 (Banque des Règlements Internationaux) ayant pris le relais de la finance anglo-saxonne après la crise de 1929 pour redresser l’Allemagne écrasée par le Traité de Versailles de 1919, les capitaux purent affluer à nouveau via cette « banque des banques », rendant possible le déclenchement de la 2nde guerre mondiale en Europe en 1939. La guerre éclata dans le pacifique entre les États-Unis et le Japon en décembre 1941. En 1944, les dés étaient jetés et les États Unis sortirent grands vainqueurs, affirmant ainsi leur leadership sur la planète. Ce fut l’époque des grandes conférences qui allaient remodeler le monde de l’après-guerre. Seule ombre à ce tableau idyllique : l’Union Soviétique, qui était incontestablement sortie victorieuse de la guerre en Europe ce qui allait influencer le partage du monde. On percevait déjà la notion de « monde libre ».
Tout comme la guerre de 14 avait mis fin aux empires monarchiques (Austro-hongrois, Russe et Ottoman) celle de 40 fut fatale aux empires coloniaux. Dès le mois d’août 1945, les États-Unis commencèrent à dicter leur volonté au reste du monde. Les empires coloniaux devaient disparaître afin de rebattre les cartes mondiales. L’empire japonais se disloqua de lui-même après la défaite du Japon, redonnant leur liberté à certains peuples colonisés par le Royaume-Uni. Les guerres d’indépendance eurent raison des colonies d’Asie, et la France, très affaiblie par la guerre, ne pouvait plus conserver les colonies d’Afrique. L’indépendance de l’Algérie en 1962 mit un pont final à l’empire français. De leur côté, les anglais se retirèrent graduellement de leurs anciennes possessions. La touche finale fut la restitution à la Chine populaire de l’ile de Hong-Kong en 1997.
La place était donc libre pour une autre forme d’occupation. Les accords de Yalta de février 1945 actèrent le partage de l’Europe en deux camps séparés par ce que Churchill appela « le rideau de fer ». Depuis le débarquement en Normandie, une sorte d’ambiguïté s’était installée au sujet du statut des territoires libérées par les alliés. Étaient-ce des troupes de libération ou d’occupation ? De Gaulle avait réussi à débarquer en France avant que n’ait cours la « monnaie d’occupation » [5] qui préfigurait l’euro.
Il y eut le « Plan Marshall » puis les agissements feutrés de l’ACUE [6] jusqu’en 1960, suivis de ceux du « Mouvement Européen » qui lui succéda. Il y eut ensuite la période « de Gaulle », durant laquelle le rapport de force entre les partisans très « atlantistes » qui souhaitaient installer un État fédéral et supranational – qu’ils appelaient « l’Europe intégrée » – et ceux qui défendaient une « Europe des Patries et des Nations », resta équilibré. Toutefois, cela n’empêcha pas une ingérence évidente, notamment lorsque JFK intima à Gerhard Schroeder de « neutraliser le Traité de l’Élysée [7] qui constituait le socle d’une « Europe des Nations ». À peine de Gaulle sorti de la scène politique, les grandes manœuvres « libérales » commencèrent.
Une fois les empires disparus, il fallait s’attaquer au « vaste programme » de l’unification du monde « libre », c’est à dire celui sur lequel la Finance Internationale entendait régner sans partage. Il lui fallait pour cela adopter une véritable liturgie. Ce fut celle du libéralisme économique enseigné par l’École de Chicago dès 1946 dont le pape était un certain Milton Friedman, économiste et monétariste qui s’était assez régulièrement opposé à JM Keynes [8]. L’intérêt de cette théorie (pour ses promoteurs) était qu’elle était basée sur la conception d’un marché « auto-régulateur » (la main invisible d’Adam Smith) et qu’elle aurait conduit à supprimer tout ce qui pouvait freiner les échanges commerciaux, en particulier les réglementations nationales et les frontières. En ce sens, elle s’opposait à l’interventionnisme des États-nation et par là-même à la souveraineté de leurs peuples. Ce fut donc l’axe principal choisi pour la construction européenne.
Une fois mise en place la stratégie qui allait mener à la réalisation d’une Europe conforme à leurs projets (c’est à dire faire de l’Europe une sorte d’anti-chambre et d’appartement témoin de la mondialisation) il restait à obtenir, sinon le consentement, du moins une sorte de neutralité des peuples. Pour ce faire, il était nécessaire de maîtriser sans partage le rôle de la communication.
Deux organismes apparurent à une vingtaine d’années d’intervalles, chacun répondant à une mission précise. C’est ainsi qu’apparut le Club des Bilderberg en 1954 et la Commission Trilatérale en 1973.
Ces deux « think-tanks » (littéralement « réservoirs de pensée ») ont en commun d’avoir été fondés sur les mêmes bases idéologiques [9] et par des personnes qui relevaient du CFR.
Regroupant ainsi dans un ensemble cohérent et complémentaire à la Grande Finance (les médias et les dirigeants politiques) la machine mondialiste ne pouvait que progresser et la fédéralisation de l’Europe devint une étape essentielle.
Cependant, il fallait encore trouver un catalyseur à ce fédéralisme. C’est là que l’entrée en scène de la monnaie unique est devenue essentielle, même si son introduction se faisait en dépit du sens normal, qui veut qu’on réalise préalablement à l’introduction d’une monnaie unique les harmonisations nécessaires entre les différents États qui l’utiliseront. La fédéralisation de l’Europe était, pour l’aboutissement du projet mondialiste, beaucoup plus importante que l’avenir de l’euro, destiné à être supplanté tôt ou tard par le dollar.
« Certains croient même que nous participons à une cabale secrète travaillant contre les meilleurs intérêts des États-Unis. Ils définissent ma famille et moi comme des “internationalises” conspirant avec d’autres dans le monde pour construire une entité globale, économique et politique, plus intégrée – un seul monde, si vous voulez. Si telle est l’accusation, je me proclame coupable, et j’en suis fier. »
Vous conviendrez qu’après cela, il n’y a pas grand-chose à ajouter.
Le tout étant maintenant de savoir si ce qui s’est passé en Chine jusqu’à avant la guerre de 14 va se reproduire. Certains observateurs le prédisent déjà. La Chine et ses gouvernants n’ont aucune envie de se voir sous la tutelle d’un gouvernement mondial. Ils sont persuadés que les centres de pouvoirs se déplacent autour de la Terre dans un mouvement circulaire d’est en ouest. Hégémonique jusqu’au XVIIème siècle, la Chine a cédé sa place à l’Europe, qui l’a elle-même perdue au profit de l’Amérique au XXème siècle. Le prochain mouvement lui ramènera le pouvoir perdu.
Au-delà de l’écume médiatique, cirque dans lequel s’affrontent les « pros » et les « anti-Trump », l’analyse de ses discours et de ses gestes montre qu’il plus « nationaliste » que « mondialiste ». Vous me rétorquerez avec justesse que ce n’est pas le discours qui fait l’homme.
Nous avons vécu de telles désillusions, notamment avec Jacques Chirac et son « appel de Cochin » en 1978 [12], que le doute est permis.
Cependant, je crois que la hargne que met « l’État profond » américain (auquel appartient le CFR) à le combattre est une forte présomption. Tous les discours importants – comme celui des Nations Unies, de Floride ou de Davos – vont dans le même sens du retour à la souveraineté des nations.
Dans ces conditions, le BREXIT, puis l’élection de Trump, et la montée progressive mais générale de ce que les mondialistes appellent avec un certain dédain les « populistes », il convient d’accélérer le processus de l’intégration européenne, dirigée par une Commission composée de personnalités cooptées (donc non-élues) au travers de l’appartenance aux organismes évoqués plus haut. Ceci constitue une sorte de « pilote » pour le futur gouvernement mondial. Il y a une « fenêtre de tir » relativement étroite qui risque de ne pas réapparaître de sitôt. En clair, l’éveil des peuples joue contre eux. D’où l’appel du titre « FRANÇAIS, RÉVEILLEZ-VOUS ! » et je voudrais vous rappeler la fin du discours de Cochin dont les véritables auteurs étaient probablement les deux authentiques gaullistes MF Garaud et P. Juillet,
« Comme toujours quand il s’agit de l’abaissement de la France, le parti de l’étranger est à l’œuvre avec sa voix paisible et rassurante. Français, ne l’écoutez pas ! C’est l’engourdissement qui précède la paix de la mort. Mais comme toujours quand il s’agit de l’honneur de la France, partout des hommes vont se lever pour combattre les partisans du renoncement et les auxiliaires de la décadence.
« Avec gravité et résolution, je vous appelle dans un grand rassemblement de l’espérance, à un nouveau combat, celui pour la France de toujours et l’Europe de demain. »
J.G.
Notes :
[1] L’histoire Secrète de l’Oligarchie Anglo-Américaine » Caroll Quigley (éd. Le Retour aux Sources).
[2] https://www.les-crises.fr/les-guerres-de-l-opium-1/
[3] « Le Complot de la Réserve Fédérale » (1995) Antony C. Sutton (éd. Nouvelle Terre).
[4] https://fr.wikipedia.org/wiki/Round_table_(think_tank)
[5] https://fr.wikipedia.org/wiki/Billet_drapeau
[6] https://fr.wikipedia.org/wiki/Comit%C3%A9_am%C3%A9ricain_pour_une_Europe_unie
[7] Voir : MACRON VEUT UTILISER LE TRAITÉ DE DE GAULLE DE 1963 POUR FÉDÉRALISER L’EUROPE
[8] https://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/le-role-de-la-monnaie-keynes-vs-33288
[9] https://blogs.mediapart.fr/scientia/blog/310510/trilaterale-bilderberg-pourquoi-il-faut-en-parler
[10] Voir « Circus Politicus » (2012) Christophe Deloire & Christophe Dubois (éd. Albin Michel) notamment le ch. 2 « la super classe invisible ».
[11] https://reinformation.tv/tpp-mondialisme-trilaterale-bilderberg-cfr-agenda-mille-54354-2/
[12] https://docs.school/sciences-politiques-economiques-administratives/vie-politique-et-elections/dissertation/appel-cochin-jacques-chirac-6-decembre-1978-7546.html
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