DÉCEMBRE 2019 -
JANVIER 2020

Côte d’Ivoire, la campagne se met en place

par Mickaël FELTON


Nous n'avons pas eu de confirmation encore de sa part mais des signes avant-coureurs le montrent bien. Je m'explique, tout d'abord je voudrais affirmer ici et maintenant que je suis contre une potentielle nouvelle candidature à la magistrature suprême du Président Alassane OUATTARA, parce qu’avant tout je suis un jeune qui aspire à une autre politique. Et les statistiques montrent que les jeunes représentent environ 75 % de la population ivoirienne.
Donc, tout à fait normal pour un jeune intellectuel que je suis et nouvelle élite de demain si je n'en suis pas encore un de supporter un septuagénaire.
Et d'autre part, parce que le Pr Alassane OUATTARA, M. Henri Konan BEDIE, ainsi que M. Laurent GBAGBO et assimilés ont trop duré dans la vie politique en Côte d'Ivoire. Car c’est bien depuis les années 70-80 que ceux-ci occupent la sphère politique de notre pays. Nous souhaitons un renouvellement et rajeunissement de la classe dirigeante. Et c'est tout mon souhait ! Aussi, je sais l'homme démocrate après avoir fait ces dix années à la magistrature suprême de notre pays, j'ai la stricte conviction que le Pr Alassane Ouattara voudrait passer le flambeau. Dans les coulisses, un nom revenait à chaque fois, celui du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly. Mais plusieurs questions surgissent, tout le monde se demande si ce dernier pourra mener à bien sa mission en préservant l'héritage de tout ce qui a été déjà bâti depuis maintenant une dizaine d'années après le conflit que nous avons malheureusement connu. Pourra-t-il continuer ce long processus de développement sur le chemin de l'Émergence ? C’est en quelque sorte, tout un défi pour le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly : pourra-t-il préserver la paix, la cohésion au sein du parti RHDP comme au sein de la Côte d'Ivoire comme son prédécesseur ? Pourra-t-il rassurer les nouveaux investisseurs et ceux déjà sur place ?
Voici autant de préoccupations que sûrement Alassane OUATTARA se pose. Disons que, avec la candidature à la futur élection présidentielle de ses anciens alliés d'hier, tout est chamboulé. Je fais allusion à l'ex Président Konan BEDIE et Guillaume SORO, dont les interventions changent complètement les données. Il n'y a que seul Alassane OUATTARA qui puisse arrêter net l'avancée du vieux navire PDCI-RDA et mettre hors d'état de nuire ce prétentieux ; et les opposants en ont conscience. D'où les incessantes attaques sur sa non légitimité pour un troisième mandat.
Car si Alassane OUATTARA est encore dans le jeu, BEDIE voit son ambition d'être à nouveau Président en Côte d'Ivoire voler en éclat. Même dans son rêve, il n'y pense pas ! C'est bien dommage mais bon, à 86 ans il aurait dû tirer déjà son épingle du jeu, prendre sa retraite politique et profiter de ces derniers instants en se consacrant à ses petits-enfants et en essayant d'arranger ses affaires avant le grand départ.
En ce qui concerne le cas Laurent GBAGBO, il n'est plus dans la partie. À propos de l'ex allié désorienté et « victimisé » semble-t-il, le concernant, je n’ai pas grand-chose à dire à part réaffirmer que, lorsqu'on prend les armes contre son propre pays, cela est légitimement considéré comme une rébellion et un acte de trahison, et pour ce fait on ne peut plus prétendre gouverner ceux vers qui un jour on a pointé les armes.
Les anciens l'ont peut-être utilisé. Ils ont fait de lui un homme riche, un homme de pouvoir d'où la grosse tête qu'il a encore. Il croit mériter le fauteuil présidentiel, je n’en suis pas sûr. Il aurait pu le mériter si seulement il n'avait pas commis tous ces crimes qu’on lui impute. Il ne mérite que d'aller devant la Cour Pénale Internationale ou celle de l’Afrique ; ou bien en Côte d'Ivoire, si notre juridiction en est capable. Il est une honte et un mauvais modèle pour la jeunesse ivoirienne et pour la jeunesse africaine en générale.
Bien que l’opposition argue que le Président Alassane OUATTARA ne peut se représenter pour un troisième mandat, la nouvelle Constitution ivoirienne lui permettrait de faire encore deux mandats. Toutefois, pour éviter d'être incompris par l'ensemble des Ivoiriens et d'attiser la colère de la population manipulée par l'opposition, la meilleure décision qu'il puisse prendre est de se retirer. Toutefois se retirer serait certainement catastrophique à l'heure actuelle des choses pour les investisseurs et pour le parti RHDP. Aussi, la solution la plus viable qui ménagerait tant les contestataires que les partenaires et investisseurs serait qu’à l’instar de Vladimir POUTINE et Dmitri MEDVEDEV en 2008, le président Ouattara soutienne la candidature à la présidence de son Premier Ministre Amadou Gon COULIBALY et, qu’une fois élu, ce dernier le nomme président du gouvernement.

M.F.

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